28 août 2010

Sur le Bund

Livre ou série, Shanghai est une ville qui est souvent revenue dans mon "parcours." Je commence, donc, par ce qui date dans mes visionnages...

The New Shanghai Bund (新上海滩 - Xin Shang Hai Tan) est la réprise d'une célèbre série hong-kongaise, The Bund, (上海滩) des années 80 qui a aussi inspiré le film Shanghai Grand (1996) de Poon Man-Kit ainsi que la série datée de la même année, Once Upon a Time in Shanghai (新上海灘 - Sun Seung Hoi Tan). Et en 2006, la Chine réadapte le succès de l'ancienne colonie britannique pour une diffusion en 2007 de 42 épisodes sur JSTV. Les noms des personnages changent, le cantonais disparaissant au profit du mandarin. Ainsi que le générique d'intro, Shanghai Bund (上海灘) de Frances Yip qui n'est pas chanté en cantonais mais en mandarin.

Mêlant l'amour, la haine, la quête de pouvoir et la vengeance, Shanghai Bund plonge dans l'univers de la mafia en faisant découvrir une Chine qui n'a plus rien à voir avec celle impériale. Tenues des années 30, armes à feu, voiture... Autre époque, autres caractéristiques.

1930. À la suite d'une expulsion de l'université après une arrestation lors d'une manifestation, Xu Wenqiang est emprisonné. À sa sortie, il décide de retrouver son amour de l'époque, Xiao Yun, et pour celà se rend à Shanghai. Mais il oublie que les gens peuvent changer. La jeune femme d'hier est devenue l'épouse d'un puissant chef de gang, Feng Gengyao. Alors qu'il descend du train, Xu Wenqiang se retrouve à venir en aide à la fille de cet homme, Cheng Cheng, qui est poursuivie par deux hommes. Reprenant sa recherche, ses pas finiront par le faire rentrer dans la mafia...

Une poupée gonflable peut changer votre vie

Allez un billet plus léger ! Non, je n'ai pas regardé une série ou un film bizarre, j'ai fini, il y a peu, Wilt 1 ou "Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore" de Tom Sharpe. Exceptionnellement, je la joue paresseuse et je mets simplement le résumé du livre.

Résumé :
Professeur de culture générale d'un lycée technique à Londres, Henry Wilt aborde la quarantaine dans un état critique. Alors qu'il tente à longueur de journée d'instruire une bande d'adolescents qui se soucie du sonnet shakespearien comme de leur premier porridge, sa femme Eva saisit la moindre occasion pour le harceler. 

Et tout y passe : son manque d'ambition, sa virilité de mollusque, son goût immodéré pour la bière. Wilt ne peut que grommeler en subissant ces réprimandes. Jusqu'à cette fameuse soirée, où ridiculisé une fois de trop, il décide de supprimer celle qui a fait de sa vie un enfer.

Mon avis : Le livre refermé, je me suis retrouvée mi-satisfaite, mi-déçue. À vrai dire, je ne m'attendais à rien de précis, juste à lire un roman drôle et cynique. D'ailleurs les personnages sont aussi loufoques les uns que les autres.
→ Henry Wilt : frustré d'un manque de reconnaissance professionnel (avec l'avancement allant de pair)  rêve de se débarrasser de sa femme (mais en lisant, on peut le comprendre.).
→ Eva Wilt : instable, terriblement influençable, qui vit dans la frustration de ne pas avoir un mari doté de grandes ambitions ni porté sur les mondanités. 
→ Sally et Gaskell Pringsheim : le faux couple d'américains sexuellement libérés mais surtout définitivement tordus. 
Je passe aussi sous silence les élèves (plâtriers, imprimeurs, gaziers, bouchers...) de Wilt, les flics qui se prennent pour des vrais cow-boys et le curé Saint John Froude.

Même si tout ce petit monde vit dans l'Angleterre des années 70, l'écriture de Sharpe est si atemporelle qu'on imagine très bien, Henry Wilt au XIXeme siècle et Eva pourrait avoir d'autres lubies plus contemporaines (s'initier aux médecines hindoues, devenir accro au feng-shui... Suivre tout ce qui fait in). En fait, son mari aurait une vie paisible -un peu trop- sans elle. Malheureusement pour le monsieur, dès que cette dernière rencontre Sally Pringsheim, on sait que les ennuis vont venir à grands pas. Cette femme se joue de la naïve Mme Wilt qui la trouve merveilleuse, chic et branchée. Sally voyage, a un statut, profite de l'argent de son biochimiste de mari, alors qu'Eva réside dans une petite banlieue pavillonnaire sans prétention avec un époux enseignant en établissement technique. Pas de quoi faire rêver en somme et Sally s'impose comme un gourou de libération de la femme devant Eva. 

Les évènements se succèdent jusqu'à ce que Henry Wilt commette le pire. Mais à partir de là, l'histoire parait prévisible et c'est peut-être ça, qui m'a le plus ennuyé. Évidemment que Wilt garde son calme quand on le cuisine durant les nombreux interrogatoires, quand on voit ses élèves et sa femme, il ne peut qu'avoir des nerfs d'acier. Évidemment que son établissement est très embarrassé par tout ce qui se passe. Évidemment qu'Eva a du mal à arrêter le lavage de cerveau dont elle est victime. Pourtant même si, on peut se douter des enchainements, les situations se veulent cocasses et bien amenées.

Toutefois, pour moi, Wilt n'est pas adapté à la lecture. Je suis sure que j'aurai davantage plaisir à le voir en "chair et en os". Etant donné que le film Wilt (1989) existe, je pense que je vais essayer de mettre la main dessus. Le comique de situations, les expressions des personnages, leur vocabulaire très, comment dire, parfois imagé... Je pense que tous ces éléments auraient plus d'impact pour moi si j'étais spectatrice. Dans un autre registre, le professeur de culturel générale me fait penser au personnage de Osbourne Cox (Burn after reading).  Je pense franchement que John Malkovich aurait été génial dans ce rôle, de Wilt.

Si par hasard quelqu'un a vu Wilt / The Misadventures of Mr. Wilt, je suis intéressée par un avis :) !

25 août 2010

You were perfect

Les pertes font toujours mal surtout quand la personne a réalisé des oeuvres qui nous ont marqués.  Le 23 août, Satoshi Kon est décédé à l'âge de 47 ans. Il faisait parti de ceux qui ont montré que l'animation pouvait parler aux adultes. Des thèmes sociaux, des profils psychologiques creusés, stalker, légendes urbaines... Satoshi Kon, c'était le talent qui contrebalançait largement l'argent. Il n'avait pas besoin des sommes colossales comme certaines productions japonaises ou US pour réaliser un vrai travail de qualité. Mais il n'est plus de ce monde et quand je vois les dernières productions en terme d'animation, je m'inquiète.

Y aura-t-il vraiment encore des gens qui feront de la qualité avec des petits budgets ? Est-ce que le talent sera-t-il encore reconnu ou étouffé par des millions de dollars ?

En tout cas, il laisse derrière lui, des oeuvres cultes telles Perfect Blue, Millenium Actress mais il en aurait eu sûrement tellement d'autres à réaliser....

( Trailer de Tokyo Godfathers )
 

21 août 2010

5 minutes chrono

Diffusé fin décembre 2006 sur la NHK, その5分前 (5 minutes before that) est un mini-drama composé de 5 épisodes n'ayant aucun lien avec les autres. Ils ont été rediffusés début Janvier 2007. Chaque épisode relate 5 minutes importantes dans la vie de chaque protagoniste. 5 minutes pour accrocher sonne comme un défi. Trouver les bons mots, la bonne mise en scène... Là, il n'y a pas de rattrapage possible en misant sur le prochain épisode. Au travers de 5 épisodes, il y a 5 moments de vie avec parfois des tournants !

1 或る夜の出来事 - It happened one night
C'est une atmosphère romantique teintée de timidité pour le premier épisode. Une femme de 35 ans rêve d'un amour semblable à ceux des films mais désespère car rien ne se passe. Un soir, alors qu'elle arrive 5 minutes avant la fermeture du vidéo-club, elle prend son courage à deux mains.

L'utilisation des titres de films est franchement bien trouvée. Ils sonnent comme des clins d'oeil à l'histoire qui pourrait naitre entre les deux personnages en fonction de l'action pour laquelle la femme opterait. Un homme et une femme, Indécision... Et une touche d'humour lorsqu'elle dit spontanément "I'll lend you the key to my apartment" (The Apartment). Voyant la surprise du vendeur incarné par Matsuyama Kenichi, elle se jette sur la VHS en question pour dissiper le malentendu.


2 ラスト・ファイト - Last Fight
Séparation et tristesse sont les maîtres mots du deuxième. Une famille se déchire et pendant que la mère attend en bas, le fils, Kazuki, et le père de 41 ans connaissent leur dernière dispute. Ils ont 5 minutes pour se quitter en s'échangeant des mots importants mais c'est loin d'être facile, l'un étant totalement perdu. Quant au fils, il voudrait comprendre pourquoi leur famille vole en éclat.

À la fin, on est sûr que le père avait beaucoup de choses à dire, pas seulement à son fils mais aussi à sa femme. Pourtant mis au pied du mur, rien ne sort. Comme si la force n'était plus là, parce que ça semble trop tard. Il n'y a plus que le regret et l'énervement qui restent.

Honnêtement, j'ai trouvé l'usage du catch assez surprenant. Le réveil en guise de gong marque bien la fin de tout, ainsi que le perdant. Petit bémol, la dernière chanson, j'étais vraiment émue face à la bouille et la larme du petit mais quand j'ai prêté attention à la chanson, cette version de Time after time m'a coupé net. J'aurai préféré, à la rigueur, une instrumental.

15 août 2010

House Rulez


Lassée de l'utilisation à outrance de l'autotune, j'ai décidé de revenir à de "bonnes vieilles bases" et à des groupes dont on ne parle pas tellement sur les sites de news sur la Kpop. Comme House Rulez (하우스룰즈) tiens ! Il s'agit d'un groupe coréen que j'ai découvert en étendant mes recherches de funk japonaise, à la Corée du Sud. Do it m'avait conquise par son rythme et son originalité. À ce moment-là, mes playlists étaient surtout composées de pop/hip-hop coréen, je fus donc prise par un vent de nouveauté et une envie de découvrir autre chose.  

Créé en 2006, le groupe se compose d'un trio qui évolue dans le monde de la musique depuis un bout de temps. Depuis 1998, le leader, Suh-ro (서로) travaille comme producteur et compositeur. Il a, entre autres, travaillé avec BoA, mais aussi sur l'une des chansons de l'OST du drama What Happened in Bali (So Ji Sub, Ha Ji Won). En plus de son rôle de producteur du groupe, il est aussi saxophoniste et chante de temps en temps. Ses deux acolytes sont Young-Hyo (영효; chorégraphe et danseur; collaboration : Seo Taiji, Jinusean etc) qui officie comme le party planner du groupe et Paco (파코; danseur et chorégraphe; collaboration : YG entertainment, Perry, Lee Hyo-Ri etc) qui se trouve être le styliste de House Rulez. Grâce aux compétences de chaque membre, le groupe a donc la chance d'être totalement indépendant.

10 août 2010

Quand Akira Ogata rencontre Louis Malle

 J'errais sur le site de FLaMme et j'avais l'intention de continuer sur celui de GyaO afin de jeter un oeil à l'espèce de mini-série avec Toda Erika quand, d'un coup, l'une des bannières a attiré mon regard. Il n'y avait qu'une seule ligne qui m'intriguait "Original film by Louis Malle 1957".  Ce genre de référence surprenne toujours un peu alors je clique -la curiosité étant plus forte que tout- et je finis sur le site officiel du film ( pour les curieux ). Trailer soigné, musique parfaite... Et voilà, comment on tombe sur l'adaptation d'Ascenseur pour l'échafaud ( Shikeidai no Elevator // 死刑台のエレベーター ) réalisée par Akira Ogata. De l'action, de la passion, des meurtres, du suspens, ces quelques minutes sont une excellente entrée en matière !

 

Les deux rôles principaux sont joués par Michiko Kichise (Liar Game 1 & 2, Attention please, Nodame Cantabile) et Abe Hiroshi (Change, Dragon Zakura, Shinzanmono). Quant à la sortie du film, elle est prévue pour le 9 Octobre 2010.


Cette adaptation est un sacré défi vu la notoriété de l'original.
Et vous, ça vous fait envie ?

L'oeil de Jade

Suite à un abandon temporaire de Moneypenny, je me suis plongée dans un livre de Diane Wei Liang. À chaque fois, que je lis un roman d'un auteur chinois ayant émigré, je me demande quelle image de la Chine va-t-il dépeindre. La censure existe et lorsqu'on se penche sur le passé de certains écrivains, on voit que soit eux soit des membres de leur famille ont participé à des mouvements pour la démocratie ou bien ont été victimes de la Révolution culturelle et de la chasse aux "capitalistes".

Née à Pékin en 1966, Diane Wei Liang a connu, enfant, les camps de rééducation (laogai - 劳改) où étaient conduits tous les opposants au Régime. Déjà à cette époque, elle voulait être écrivain. Le chemin jusqu'à ce métier fut long. À l'université, elle a milité pour la démocratie et a participé à Tian'anmen en 1989.  Son exil l'a mené aux Etats-Unis et en Angleterre où elle a enseigné le management jusqu'à ce qu'elle arrête pour se consacrer à l'écriture. 

Le secret de Big Papa Wu (The eye of Jade pour le titre original) suit le parcours de Wang Mei dans un Pékin moderne. Après avoir démissionné de son poste d'assistante personnelle du directeur des relations publiques du ministère de la sécurité publique, la jeune femme décide de se mettre à son compte. À 29 ans, elle ouvre son cabinet de conseil qui cache en réalité une agence de détective privé, ce qui ne s'avère pas très légal. Heureusement ses connaissances de la police et des pratiques en vigueur lui permettent de savoir comment contourner la loi.

Un jour, un proche vient sonner à sa porte. Ce dernier a une grosse affaire pour elle. Wang Mei n'hésite pas une seule seconde et accepte d'enquêter. Elle est, cependant, très loin de se douter où sa recherche la mènera réellement. Des boutiques d'antiquités aux petites gargotes, des complexes luxueux aux taudis délabrés, des riches quartiers aux endroits de jeux clandestins, la détective va suivre une piste qui la plongera dans un passé qu'elle n'avait même pas soupçonné.

2 août 2010

L'art de la sieste...

L'art de la sieste et autres plaisirs poétiques de l'été est un recueil de poèmes chinois. Du 7ème au 13ème siècle, les poètes nous livrent, en quelque sorte, leur été. Chercher la fraicheur, profiter d'un souffle d'air, paresser, faire la sieste ou subir l'orage, autant de situations qui nous semblent familières et montrent que même si deux cultures sont différentes, des similitudes sont présentes.

Certains lieux se répètent comme le temple ou le kiosque mais c'est surtout la place faite à la nature qui frappe. Que ce soit les fleurs, la montagne, les lacs, tout semble être une invitation au voyage ou s'isoler afin de méditer. L'été sonne comme une pause, une période durant laquelle on prend le temps de profiter de la vie et se ressourcer d'une certaine façon.

La chaleur engourdit les corps, les coeurs sont légers et les yeux se veulent plus attentifs à ce qui entoure.

 J'ai choisi un poème de Po Chu-Yi - connu aussi sous Bai Juyi -, illustre poète et gouverneur sous la dynastie Tang pour ce billet.





au Temple du dragon bleu, début de l'été

plus aucune poussière après la petite pluie
cet endroit sur une hauteur est appuyé à un long escarpement
le soleil est à l'ouest de la porte du temple
le paysage est imprégné de clarté et de paix
oisif, un vieux moine se tient là, debout
dans la quiétude nul visiteur vulgaire ne passe
les loriots ont pris l'âge, ils manquent d'inspiration
les nouvelles feuilles sont abondantes, leur ombrage frais
le printemps n'est parti que depuis quelques jours,
déjà les nuages d'été s'amoncellent
de jour en jour je deviens plus sensible au temps de la saison
les années ont fait grisonner mes tempes
pourquoi rester encore attaché à la Cour et au marché,
au lieu de retourner, au milieu des brumes et des lianes,
sur la montagne bleue avec quelques arpents de terre ?
seul, j'interroge mon coeur
Po-Chu Yi