27 oct. 2010

Toiles du monde

Vous aimez le cinéma ? Vous avez un pays de prédilection ? Alors peut-être que  l'initiative de Directory of World Cinema pourrait vous intéresser !

Ils ont débuté la publication d'une collection de livres sur le cinéma dans différentes régions du monde. Chaque ouvrage correspond à un pays et s'intéresse aux genres qui y prédominent, à son industrie cinématographique, à des réalisateurs importants etc... Pour chaque genre abordé, vous pouvez trouver une présentation d'un film suivi d'une critique.

En 2010, 4 sujets ont été traités : le Japon, le cinéma indépendant américain, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ainsi que la Russie.

Dans les 6 tomes prévus pour 2011, 3 sujets sont déjà annoncés : l'Iran, l'Italie et le cinéma d'Hollywood.

Pendant une durée limitée, le nouveau tome, à sa sortie, peut être téléchargé gratuitement au format pdf -en ce moment, la Russie est à l'honneur-. Si vous désirez par la suite l'acheter -ou en acheter un autre-, les livres sont en vente sur Intellectbooks :) !

Rock is not dead -les zombies aussi -




Résumé éditeur : Dans une Amérique profonde où les zombies «cohabitent» avec les vivants, Billy Rockerson, sosie d’Elvis au rabais, se fait mordre un soir de représentation. Il devient alors un mort vivant ! Déprimé et se posant des questions sur ce qu’a été sa vie, il décide de prendre en main son destin de zombie suite à une rencontre «surnaturelle»… Commence ainsi pour Billy un drôle de road movie peuplé de péquenauds et de zombies sur fond de rock’n’roll.

Mon avis : Je vais la faire courte : j'ai pris mon pied.. Les dessins et les couleurs sont superbes. Le rythme très agréable donne vraiment l'impression d'être dans un film. Cette bande dessinée pourrait être très bien adaptée sur grand écran (en tout cas, ce serait fun). C'est plein d'action, de rebondissements et d'humour. Certaines bulles m'ont faite rire, les situations s'y prêtent. Après FVZA et 30 jours de nuit, ça m'a fait du bien de me plonger dans un univers original et franchement décalé. Dans  la "cohabitation" humain/zombie, les zombies sont soit des bestioles dangereuses à éliminer, soit des "animaux de compagnie" dont les humains sont les maîtres. Vous pouvez faire tatouer votre zombie adoré (vu l'amende, c'est recommandé), le faire participer à des concours... Enfin je préfère encore les animaux domestiques classiques. Imaginez que votre zombie ait un petit creux, qui va passer à la casserole pendant son sommeil ? En attendant à l'opposé de FVZA où avoir de la sympathie pour les morts-vivants était difficile, l'univers de Rockabilly Zombie Superstar les rend presque attachant – si, si -.

Et puis, il y a cette espèce de quête d'identité chez Billy. Vivant ? Mort ? Après avoir passé le plus clair de son temps à essayer de devenir Elvis, qui est-il ? Il est aussi pris entre son désir de garder son humanité et l'immanquable changement de son corps. Il va rencontrer des zombies qui vont devenir finalement des compagnons de route et puis, il va se trouver. À côté de celà, on peut noter certaines références à la culture américaine qu'elles soient musicales (Jimi Hendrix) ou sociales (les cagoules au  bout pointu du KKK). Mais la musique va permettre, un instant, de faire tomber les barrières entre les humains et les zombies. Tout le monde apprécie la musique du groupe de Billy, le Rockabilly Superstar. Personne ne se soucie, jusqu'à un malheureux incident, que le groupe soit composé de zombies. En fait, si l'un des personnages ne cherchait pas à se distinguer tout au long de l'histoire, on se dit que ça aurait pu durer. En même temps, il apprendra que, parfois, vaut mieux rester à sa place plutôt que d'avoir une ambition démesurée...

Si vous voulez voir Joe la Frite se démener sur une piste de danse, si vous voulez voir une tête sans corps jouer de l'harmonica, si vous aimez la banane rockabilly et l'afro, alors jetez un oeil à Rockabilly Zombie Superstar (et les fanarts publiés à la fin des tomes sont très beaux) ! Pour les curieux : Le blog de Nikopek et pour lire un extrait Rockabilly Zombie Superstar T1 (il n'y a que deux tomes).

Et une petite digression finale -et musicale : La chanteuse irlandaise, Imelda May à écouter/découvrir/tester si l'esprit rockabilly vous intéresse ~

Lu dans le cadre du challenge Halloween de Lou et Hilde :

25 oct. 2010

À la bibliothèque

C'est tout beau, tout neuf pour moi. Je suis un peu comme un enfant qui a envie d'observer son cadeau de Noël dans tous les sens... C'est peut-être ça la sensation de découverte, de regarder autre chose ? Et puis à force de passer chez Ladyteruki et Ladylivia, j'ai eu envie de retenter les séries anglo-saxonnes.

The Librarians faisait partie de séries que je voulais essayer et que j'ai le plus avancé, les autres étant trop difficile à compléter. En soit, l'histoire n'a rien de sensationnel....

Frances O'Brien (Robyn Butler), fervente catholique, occupe le poste de chef bibliothécaire d'une bibliothèque dysfonctionnelle. Un jour, Christine (Roz Hammond),  son ex-meilleure amie devenue dealeuse de drogue débarque au Middleton Interactive Learning Centre afin d'être engagée comme bibliothécaire  pour accomplir son travail d'intérêt général.  Une apparition qui ne réjouit pas tellement Frances, surtout à l'approche de la semaine du livre...

Pour être honnête, The Librarians pourrait s'appeler Frances & Co. Son personnage a beaucoup d'importance dans la série et ça peut sans doute agacer/lasser. Mais, j'ai réussi à passer outre parce que je me suis demandée ce qui allait lui arriver à chaque fois. Frances, c'est un peu la femme qui n'a pas de chance. Mariage raté, filles équivalent à des monstres, même les gremlins à côté doivent être plus sages et une ex-meilleure amie qui lui a toujours fait de l'ombre -ou s'est moquée d'elle-. Les flashback sont là pour le montrer et interviennent à chaque fois que Frances pense au passé. Quand Christine s'est barrée en la laissant toute seule dans un camping, sans moyen de transport et sans argent avec la note à payer. Quand Christine attire toujours l'attention masculine et que Frances se retrouve à tout faire pour la récupérer.

Je dirais qu'elle est...  Frustrée et que ce sentiment est palpable, encore plus au fil des épisodes, où franchement, elle n'est jamais à son avantage. On ne peut pas dire que son autorité soit visible et son manque d'ouverture d'esprit lui fait dire/faire pas mal de bêtises. Toutefois, elle a des faiblesses qui la rendent sympathique. Malgré son air coincé, Frances ne se prive pas pour laisser ses mains trainer à certains endroits et hm avoir quelques moments d'égarement... qui peuvent avoir des répercussions non négligeables.

Suivez le regard...

23 oct. 2010

Café des colonies, amour interdit

Avant que ma mère n'achète cette BD, je ne connaissais pas du tout Petit à petit. Mais cette petite maison d'édition a un catalogue très intéressant dont toute une partie sur des contes du monde.

Résumé : En Normandie, Antoine Boitelle, spécialiste des besognes malpropres (il nettoie les fosses, les fumiers…), a connu quand il était soldat au Havre la serveuse noire du Café des Colonies, dont il tomba amoureux. Désireux de l’épouser, il la ramène au village pour la présenter à ses parents. Et c’est l’incompréhension la plus totale ! Parents et villageois n’acceptent pas cette femme noire… 

Mon avis : Je n'ai pas lu cette nouvelle de Maupassant et même si j'ai trouvé le déroulement assez évident, je me dis que retranscrire  l'univers du naturaliste dans une BD n'a pas dû être facile. Quant au thème, il n'est pas facile non plus car il s'agit du racisme. Un racisme dans la campagne du 19ème siècle né de l'ignorance tout simplement ou d'un sentiment de supériorité envers ceux considérés comme les "sauvages." Il n'est pas question d'amour, de caractère mais juste de couleur de peau et il y a quelque chose de profondément ironique lorsque que la mère d'Antoine Boitelle lui dit que la serveuse, Norène, est «trop noire». Elle ne remet pas en cause le comportement de la jeune femme. D'ailleurs, au contraire, elle la trouve agréable.  

Il y a aussi les réactions des autres. À la gare, les réflexions comme "Enfin, on va pouvoir respirer". À la caserne, quand un officier parle de "gorille femelle" ou encore l'exposition coloniale qui fait pleurer Norène et on se doute bien pourquoi. Elle qui espérait pourtant que son peuple ne serait pas pour la énième fois montré comme des animaux. Malgré tout, Norène ne dit rien et quand la décision des parents tombent, elle s'en va comme si elle se doutait. Quant à Antoine, on voit que la perte de cet amour l'a marqué et qu'il se montrera tolérant avec ses enfants. 

Le dessin m'a beaucoup plu et les couleurs agréables contrastent bien avec le sujet grave. Je pense que cette bande dessinée peut être bien pour des jeunes qui ne seraient pas tentés de se plonger, spontanément, dans les livres de Guy de Maupassant.


18 oct. 2010

Un pays, des hommes, une passion

Les reviews n'étant pas mon fort, j'opte pour une mini-présentation - qui va m'éviter de partir dans tous les sens XD -. Comme en ce moment, je finis deux dramas "politique/finance", j'en profite pour présenter le premier ^^.

Diffusé en 2009 sur TBS, Kanryotachi no Natsu est un drama en 10 épisodes basé sur la nouvelle éponyme de Saburo Shiroyama.

10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, des hommes oeuvrent afin de redresser le pays. Parmi eux, Shingo Kazakoshi (Koichi Sato) travaille au MITI avec comme seule obsession que le Japon surpasse les Etats-Unis. Mais pour réaliser ces objectifs, il va devoir s'entourer de bureaucrates partageant ses idéaux. Il trouvera des alliés de poids dans les personnes de Michio Niwano (Masato Sakai), Kotaro Ayukawa (Katsumi Takahashi) et Makoto Yamamoto (Kazue Fukiishi), la première femme au MITI. Ils devront composer avec les différentes demandes des ministères et des politiciens ainsi qu'avec la présence de rivaux, des bureaucrates ambitieux ou possédant une opinion divergente.

Heureusement qu'il est précisé que ce drama est une fiction car l'utilisation des images d'archives lui donne des allures de docu-fiction qui pourraient prêter à confusion. À chaque épisode correspond son "chantier" (création d'une voiture japonaise accessible au plus grand nombre, l'arrivée des postes de télévisions dans les foyers, etc) ou un problème à régler. La période historique correspond au miracle économique japonais et si l'idée est intéressante, la répétition de devoir faire mieux que les Etats-Unis devient pénible. Le nationalisme exacerbé s'affiche clairement et le manque d'ouverture d'esprit aussi puisque sur les 10 personnages redondants seuls 3 s'intéressent aux langues étrangères et un seul apprécie le mode de vie occidental. On sent bien qu'il s'agit d'un drama purement nationaliste car Etats-Unis, Canada ou France, aucun des trois ne semble avoir  quelque chose de positif.

J'ai trouvé Koichi Sato (Pride, Infection) et Masato Sakai (Triangle, Joker Yurusarezaru Sousakan) convaincants dans leurs rôles de bureaucrates dévoués à leur pays. Quant à Kazue Fukiishi (SCANDAL, Rookies), j'ai été déçue par sa présence variable. Je me suis demandée pourquoi ils avaient mis un personnage féminin parmi les bureaucrates et semblaient aussi hésitant à la montrer. Sinon Katsunori Takahashi (Face, Ten to Sen) m'a bien plue dans son rôle de bureaucrate nullement contre le mode de vie occidental.

Mon avis : Un drama qui lasse assez vite et qui peut se révéler indigeste. On peut se perdre assez facilement avec les attributions de chaque bureaucrate et j'ai eu du mal à cerner leur position hiérarchique exacte.
Ending - Stay de Kobukuro

17 oct. 2010

Un aller simple pour l'Alaska ?

Après la déception avec FVZA, je me suis consolée avec 30 jours de nuit... L'Alaska ne me tentait pas mais après cette lecture, encore moins !

Résumé : Barrow, Alaska : une bourgade terriblement ordinaire... mais un endroit de rêve aux yeux d'une horde de vampires. Car, durant l'hiver polaire, le soleil ne s'y lève pas pendant 30 jours consécutifs. 30 jours de nuit. 30 jours de terreur durant lesquels une poignée de survivants, menés par le shérif local et son épouse, devront faire face au mal absolu!

Mon avis : Le choix des couleurs plonge totalement dans l'ambiance, du bleu, du gris, des tons froids qui évoquent très bien l'endroit où l'action se déroule. Les couleurs plus vives, chaudes sont réservées au sang ou à des lumières qui apparaissent de temps en temps. Le graphisme original apporte beaucoup de dynamisme et l'action m'a emportée. Je me suis demandée tout d'abord ce qui allait se passer, pourquoi et si la population de Barrow allait s'en sortir. Difficile à envisager face au déferlement de violence des vampires -ils font vraiment des orgies, il n'y a pas d'autre mot- et pourtant... Un acte à la fois courageux et désespéré permet à certains d'avoir la vie sauve. Tant pis pour le prix à payer.

En marge de cette folie, on voyage direction la Nouvelle-Orléans où quelqu'un s'intéresse à ces vampires. Mais on ne connait ni les raisons, ni l'identité de cette personne. L'histoire entretient le mystère de ce côté-là et sur le cas de Vicente, un vampire apparemment important -pour que ses faits et gestes soient surveillés, il doit bien l'être-. Les zones d'ombres s'inscrivent bien dans la narration et ça donne vraiment envie de savoir.

J'ai trouvé que la peur et la sensation de désespoir passaient très bien. En plus, le langage familier employé dans le récitatif implique pas mal le lecteur. J'y ai vu quelque chose d'accessible comme si on essayait de me faire entrer dans l'histoire. Quant à la fin, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir la gorge nouée, parce qu'elle est vraiment touchante. N'ayant pas vu le film, je ne peux pas comparer, mais en tout cas, j'ai hâte de lire la suite :) !

30 jours de nuit, dont le film éponyme est tiré, est un comic de Steve Miles et Ben Templesmith.
5 tomes sont publiés chez Delcourt et si vous voulez voir les 10 premières planches du tome 1 : Rendez-vous ici ;)

Et la prochaine lecture sera beaucoup plus soft et déjantée ^^ !!

Lu dans le cadre du challenge Halloween de Lou et Hilde :

14 oct. 2010

Some like it hot

Même si on approche de l'hiver, j'ai encore envie de me croire en été et pour ça, j'ai une arme ultime : le Club des Bélugas \O/  - je ne sais pas s'il s'agit d'un clin d'oeil au cétacé du même nom -.

Il ne s'agit pas d'un vrai groupe mais davantage d'un projet né en Allemagne avec des membres principaux qui sont Maxim Illion et Kitty the Bill. Les autres artistes font plutôt figure de "guest stars" comme les chanteuses Brenda Boykin ou Anna-Luca. Le club des Bélugas possède aussi plusieurs formes : orchestra, quartet, quintet et sound system. Le tout variant avec selon la participation de tel ou tel artiste.

J'aime leur univers qui mêle jazz, rythme latino, ceux des 50's ou plus récent comme pour Hip Hip Chin Chin qui ferait penser aux années 70. Il y a une dimension festive mais en même temps parfois intimiste, presque reposante, comme avec It's a beautiful day ou mystérieuse avec A men's scene qui serait digne d'être une musique de film. Je trouve que la musique et les voix nous offrent un voyage dans le temps avec une touche de modernité. Je dirais qu'ils ont une petite touche rétro bien agréable :) .

Sur leur site internet, Club des Bélugas, vous pourrez trouver dans Music, des extraits de live. 

Voici quelques unes de mes chansons préférées :

12 oct. 2010

N'ayez pas peur, la FVZA est là...

... pour éviter que les vampires et les zombies ne conquièrent le monde (j'ai pensé à Minus et Cortex). 
Mais avant de commencer, je vais juste m'arrêter sur quelque chose qui est plus de l'ordre du 'bonus'. Ils ont créé le site de la Federal Vampire and Zombie Agency : fvza.org . La qualité du site fait tout drôle lorsqu'on a l'habitude de traîner sur ceux que les japonais réalisent souvent quand ils veulent promouvoir une création mais ça reste pas mal pour en découvrir davantage sur l'univers du comic. 

Alors qu'est-ce que FZVA ?
Il s'agit d'un comic de David Hine (Spider-Man: Noir, House of M) et de Roy-Allan Martinez, en 3 (2 déjà parus) tomes édités chez Soleil. En ce qui concerne la version anglaise, elle est éditée chez Radical Publishing.

En ce qui concerne la FVZA, c'est une organisation fédérale qui lutte depuis des siècles contre l'envie de domination des vampires et des zombies - ce sont bien des êtres humains à la base hein -. Si elle a connu un repos forcé, elle a l'occasion de se remettre au boulot à la plus grande joie du Docteur Pecos.

Résumé : À travers l'Histoire, depuis la Guerre de Sécession jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la FVZA a protégé l'humanité de hordes de créatures mangeuses de chair et suceuses de sang. Jusqu'au jour où un vaccin fut trouvé et les non-morts renvoyés dans leurs tombes. Mais aujourd'hui, un nouveau virus incurable a fait son apparition dans une petite ville des États-Unis...

L'histoire commence par la fin (planche ci-contre) puis laisse place au passé pour les explications : sur l'éducation de Lorna et Vidal, des orphelins, futurs membres de la FVZA qui ont grandi avec leur grand-père, sur le début du zombisme et du vampirisme aux Etats-Unis avec la naissance de l'organisation fédérale. La longue parenthèse se ferme et c'est au tour du nouveau virus d'entrée en scène jusqu'à passer côté vampire.

Ça fait presque double résumé mon truc là... Mais comment dire, j'ai trouvé FVZA, terriblement ennuyeux. Si quelques éléments  paraissent clé ou intéressants (l'absence des parents de Lorna et Vidal par exemple),  d'autres m'ont parue bien longs (le côté cours d'histoire).  Heureusement l'apparition de Mandrake donne un nouveau souffle et j'ai commencé à avoir un réel intérêt pour l'histoire.

Les dessins sont très beaux - j'oserais dire peut-même un peu trop. Sinon j'ai trouvé intéressant l'opposition entre une perception humaine des vampires où ce sont des êtres forcément beaux avec une aura de romantisme morbide face à une image vampirique où ils apparaissent totalement défigurés et drogués.

À noter, une planche avec un brin d'humour noir : "Bizarrement, son instinct maternel a survécu. Elle a fait ce que toute bonne mère a toujours fait… Elle a laissé ses enfants mangé d'abord."
Je laisse la scène à votre imagination.

Si vous voulez vous faire une idée, les 6 premières planches sont disponibles sur le site de soleil : FVZA T.1 . Certains dessins de FVZA étant vraiment gores - surtout les passages avec les zombies -, je ne conseillerais pas ce comic à tout le monde :) ! La suite m'intéresse à cause de l'électron libre qu'est Mandrake mais je pense que je l'emprunterais, ce ne sera pas un futur achat.

Lu dans le cadre du challenge Halloween de Lou et Hilde :

8 oct. 2010

Avant le gel

Mon premier roman policier suédois ♥... C'est bête mais ça me fait un petit quelque chose. Je pense à tous les livres qui m'ont marquée et je me dis que celui-là les rejoindra :).

Fin août 2001, aux abords d'Ystad, la police fait une atroce découverte : une tête de femme coupée, deux mains jointes comme pour la prière reposent près d'une bible aux pages griffonnées d'annotations. Ce crime intervient après une série d'incidents macabres ; le commissaire Wallander est inquiet.
Linda Wallander arrive à Ystad, impatiente d'endosser l'uniforme de la police. Contre l'avis de son père, dont elle partage l'anticonformisme et l'irascibilité, elle se lance dans une enquête parallèle, qui l'entraîne vers une secte religieuse fanatique, résolue à punir le monde de ses péchés. Elle va bientôt le regretter…

Mon avis : J'avais déjà vu deux épisodes mettant Wallander en scène (Les morts de la Saint Jean avec Kenneth Branagh et l'idiot du village - Byfånen - avec Krister Henriksson comme acteurs dans la peau de Kurt Wallander) et je souhaitais passer du côté romans. Dans Avant le gel, la dynamique est un peu particulière étant donné qu'il y a, d'une certaine façon, deux enquêteurs. Avec Linda Wallander, on suit les pas d'une future policière qui est partagée entre l'impatience d'enfiler son uniforme et ses inquiétudes. Alors que Kurt Wallander, bien qu'en charge de l'enquête, se trouve légèrement en retrait. Le récit met surtout en valeur l'homme au travers d'anecdotes ou confidences évoquant ses relations avec son père, avec son ex-épouse, ses souvenirs, ses petits secrets même… J'ai beaucoup aimé ce côté humain qui montre que non, Kurt Wallander n'est pas uniquement un personnage sombre. Quant à Linda, la voir s'interroger sur son métier, réfléchir sur l'enquête et y mettre plus d'ardeur quand les éléments lui échappent étaient intéressants. En somme, les personnalités des protagonistes m'ont davantage intéressée que l'intrigue en elle-même.

Pourtant il y a des bons éléments avec les gens qui disparaissent, réapparaissent mais ces moments où le passé d'untel est développé, ces retours en arrière m'ont paru longs. Les pistes sont plutôt brouillées et on se demande jusqu'où ils vont aller mais surtout pourquoi. De Norvège aux États-Unis, de Guyane en Suède, des informations du passé mais aussi bien du présent permettent au lecteur de comprendre.  En finissant le livre, j'ai eu l'impression d'être entre deux eaux. Le chef de fil de cette secte est-il fou ? Ou ne l'est-il pas car il faisait preuve d'humilité ? Peut-on amalgamer folie et fanatisme ? Le choix revient au lecteur. Si l'indécision peut être frustrante, je pense qu'elle reste une bonne option. Mais en même temps, Henning Mankell se raccroche à l'actualité à la fin comme pour finalement, ne pas faire réfléchir par rapport à quelque chose de fictif, mais quelque chose de réel.

Si le résumé peut dépeindre un livre trash, je dirais qu'il ne faut pas s'y arrêter. La lecture est vraiment agréable et je suis contente d'avoir commencé par Avant le gel, cela m'a évité de faire une fixation sur Wallander en repensant sans cesse au jeu des acteurs.

Une des paroles d'Anna, l'amie de Linda :  
— Le désespoir, ce n'est pas la même chose. Tout le monde doit traverser ça, c'est une initiation. Tant qu'on a pas hurlé à la lune, ou face à la mer, ou contre ses parents, on ne peut pas grandir. Le prince et la princesse Sans Chagrin n'ont aucune chance. On les a anesthésiés avec une piqûre dans l'âme. Si on veut être vivant, on est obligé de faire l'expérience de la douleur.

5 oct. 2010

Zombie next door

Séoul, 2010. Un virus transformant les humains en zombie commence à se propager en ville. Pour s'en débarrasser, le gouvernement déclare que toute personne infectée doit être éliminée, mais alors que des officiers sont chargés de les tuer, des personnes décident de protéger ces zombies. Ce sont des amis, de la famille, des amoureux qui tentent de sauver leur vie tout en risquant la leur.

The Neighbor Zombie se découpe en 6 histoires tournant toutes autour du thème d'un virus transformant en zombie. Ces situations différentes sont tantôt loufoques, tantôt tragiques mais avec toujours un fond d'horreur qui réside dans la peur, la protection ou la survie. Au travers d'un couple, d'une famille, d'amis, d'officiers, ennemis, le film évolue en partant de l'apparition des zombies jusqu'à leur supposée disparition. Et même si un vaccin permet de guérir les personnes infectées pour les rendre à nouveau humaines, les plaies sont toujours présentes à cause du mal fait. Sans compter les angoisses engendrées suite un retour à l'humanité.

Sur le plan narratif, le glissement se fait petit à petit. Chaque segment permet de progresser dans l'histoire. D'ailleurs, j'ai eu l'impression que le début coloré et lumineux répondait à la fin sombre et presque glacée. En fait, plus on s'enfonce dans l'intrigue, plus elle devient sombre alors que paradoxalement, le vaccin ayant été trouvé, on pourrait s'attendre à l'inverse.

Toutes les situations sont intéressantes mais celles qui m'ont le plus étonnée sont la troisième avec cette mère devenue zombie protégée par sa fille et celle de l'homme 'guéri' qui rencontre une femme dont les parents ont été tués par des zombies -cinquième histoire-. Sinon, pour moi, la deuxième avec le couple reste la plus atypique. J'ai adoré leurs facéties et cette musique si particulière qui fait penser au bal musette.



Trailer



Vu dans le cadre du Challenge Halloween d'Hilde et Lou 

1 oct. 2010

Soul : Démons et Justice

Même si ce drama coréen date un peu (août 2009), j'avais envie d'en parler histoire de marquer le début du Challenge d'Halloween. J'ai rarement trouvé une série qui mélange horreur, mystère et drame, habituellement ce sont plus les films. Mais conjuguant les fantômes et l'hémoglobine, Soul (Hon) fait une bonne introduction pour la suite - tant pis pour la tendance vampire, j'ai bien pensé à Freeze maiiis c'est... mission impossible pour moi -.

 « There's a devil inside me »

Lycéennes, les jumelles Ha Na et Doo Na vivent seules avec leur mère depuis la disparition de leur père. En s'interposant dans une incartade, Ha Na rencontre Si Woo, un adolescent passionné de criminologie - un intérêt mal vu par ses camarades. Dès lors les évènements s'enchainent réveillant progressivement chez la jeune fille des souvenirs enfouis. Des faits dont sa mère ne souhaitait pas qu'elle se rappelle. La mort de Doo Na ne fait qu'aggraver la situation mais Ha Na récupère une étrange force surhumaine. Dès lors, elle emprunte un chemin dangereux sur lequel elle croisera Shin Ryu, psycho-criminologue.


Soul s'attache à l'âme de ses protagonistes, la fouille en faisant ressortir leur facette la plus sombre. Un combat entre le bien et le mal se livre mais le bien des uns fait le mal des autres. Destruction, justice, vengeance, peur, chaque personnage possède l'un de ces sentiments mais il y a une invisible barrière que seule la folie peut permettre de briser. La série balance entre rêve et réalité, justice et injustice, le côté mystique de la possession et la manipulation psychologique. Mais dans tout cela, la mort paraît revêtir un caractère inéluctable. Tuer pour protéger ses intérêts, tuer pour venger un proche mort injustement. Le pardon, la rédemption… Bien qu'ils soient évoqués, ces derniers paraissent impossibles. Le temps a beau avoir passé, certaines blessures sont encore vives. Il n'y a pas de système manichéen mais une sorte de rapport inégal où le mal a quasiment gagné puisque les anciens criminels ne regrettent rien et sont même en position de force, protégés par la loi. Toutefois, petit à petit, ils vont connaître le retour de bâton et avoir peur pour la première fois.

Ha Na et des fragments de souvenirs

Les chocs psychologiques successifs amorcent la plongée vers  l'horreur donnant ainsi un côté réaliste à l'histoire et au personnage de Ha Na. Elle n'est pas possédée d'un coup, subitement. Ce sont plusieurs confrontations avec la mort qui la fragilisent et offrent une alternative plausible à son état. À côté de cela, la mécanique entre les personnages est complexe. Les actions du passé se répercutent sur les décisions du présent. Les personnages se sont façonnés d'une certaine façon. Si certaines actions avaient été plus réfléchies, plus juste moralement, la tournure des évènements aurait été différente. Cependant ces enchaînements lient tout le monde, si bien que les personnages secondaires ne sont pas délaissés. Et pour une fois, le triangle "amoureux" se veut particulièrement ambigu. Ha Na est un instrument de Shin Ryu mais elle lui fait entièrement confiance, semblant accepter d'être manipulée. Alors que Si-woo passe du statut d'admirateur de Shin Ryu à celui d'opposant et cherche à protéger l'adolescente à sa façon.

Les couleurs paraissent jouer avec le symbolisme. À certains passages, l'utilisation du noir et du blanc semblent évoquer le yin et le yang. L'association du rouge, - couleur de vie ainsi que de mort -, et du blanc, est aussi quelque chose que l'on retrouve dans la littérature occidentale (exemple dans Un roi sans divertissement ou Perceval). Quant à la musique, le morceau le plus marquant est la Chaconne de Vitali qui fait écho à l'atmosphère de la série. On retrouve la bonne vieille image des jumelles l'une ayant les cheveux longs, l'autre court avec leur lien si fort que même la mort ne peut les séparer, une vraie fusion. Ajoutez à cela, l'idée qu'une personne qui voit les morts à une mission à accomplir pour leur permettre de partir en paix et vous avez une série avec des bases tout à fait classiques mais qui s'en sort admirablement bien. 


C'est avec beaucoup de crédibilité que Im Joo-Eun joue une Ha Na tantôt forte, tantôt fragile aux côtés de Park Ji-Yeon (God of Study), une Doo Na morte protectrice. Face à elles, Lee Seo-Jin (Damo, Yi San) incarne un Shin Ryu oscillant entre le désir de rendre sa justice et la morale. Quant à Keon-il Park, il fait évoluer à merveille un Si-Woo timide, discret vers une personne qui choisit des moyens radicaux. Du côté des personnalités détestables, Kim Kap-Su (Chuno, A Tale of Two Sisters) campe un Do-Sik Baek, avocat de son état, absolument écoeurant et papa d'une mauvaise graine, du nom de Jong-Chan Baek, un lycéen joué par Yu Yeon-Seok. Tel père, tel fils dans l'intrigue.

Se finissant sans happy end, Soul est une série à la fois dérangeante et bien ficelée; 10 épisodes pour ce qui ressemble à une descente en Enfer. Si l'histoire se veut  évidemment fictive, la cruauté humaine qu'elle dépeint, me le semble beaucoup moins.

À conseiller, tout de même, uniquement aux amateurs de sensations fortes !