30 déc. 2010

Intrigues au pays du matin calme

À défaut de me pencher sur un roman policier coréen, je me suis plongée dans le manga de Natsuki Sumeragi -qui n'a rien de policier-. Un joli moment de lecture :)

Résumé : En Corée, sous le règne de la Dynastie Choson, fut créé un poste de fonctionnaire très spécial. Sa mission était de vérifier les comptes, la justice et l'administration du pays, afin de déceler les fraudes et les injustices, et d'en faire un rapport direct au roi. Cet envoyé, qui voyageait incognito, était appelé l'inspecteur du roi. Dans ce recueil, nous retrouverons les péripéties de l'inspecteur Yun dans une Corée gouvernée par la corruption. Nous découvrirons également comment, et au prix de quel sacrifice, il obtint ce poste.

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Intrigues au pays du matin calme est un one-shot composé de 4 histoires (Peines et bonheurs conjugaux, Vent violent dans la région frontalière sino-coréenne, Le tragique secret, Esprits maléfiques) sans lien entre elles. Elles s'attardent sur des affaires précises au travers desquelles des bouts de la vie de l'inspecteur sont révélés. De la corruption au sein de l'administration, de la haine entre deux peuples en passant par les femmes condamnées à la solitude et la lâcheté des fils de notable, la mangaka nous emmène dans une société rigide où tout se paie au prix fort. Si les histoires sont fictives, elles sont composées d'éléments historiques qui apportent une touche de réalisme. Tout ce qui fait appel à des détails appartenant à la culture coréenne sont expliqués à la fin. On apprend entre autre la signification de "veuve non mariée" : une jeune femme ayant perdu son fiancé ne pouvait refaire sa vie. Ce que je trouve assez cruel, car d'une, le mariage arrangé se faisait sans les concernés (les fiancés ne se connaissaient pas) et de deux, si une femme décidait quand bien même de se marier, son nom était inscrit sur la liste des filles de mauvaise conduite et ses descendants ne pouvaient devenir fonctionnaire.

J'ai trouvé que certaines histoires avaient beaucoup de pudeur et de délicatesse. Sans doute, cette impression vient-elle aussi du style de Natsuki Sumeragi. Son trait est élégant, raffiné et j'adore la poésie qui se crée avec ses dessins et les situations. On retrouve une foule de sentiments même si une certaine tristesse est sous-jacente. Difficile d'oublier les blessures de l'inspecteur Yun et ne pas penser que le piège peut se refermer sur n'importe quel homme.

29 déc. 2010

Day 03 – Your favorite writer

Je ne suis pas une lectrice fidèle. Je fonctionne davantage par période et après mes lectures de tel ou tel auteur sont diluées. Au collège, j'adorais Agatha Christie et Stephen King mais en grandissant, je les ai délaissés… Maintenant choisir un auteur préféré n'est pas facile mais je dirais Ryû Murakami
(comment ça la nationalité n'étonne pas XD ?).

En fait, c'est le premier auteur japonais que j'ai lu. J'étais au lycée et j'avais emprunté 1969 à la médiathèque par curiosité. Cet univers que je considérais atypique, m'a plu. Petit à petit, j'ai fini par lire Les bébés de la consigne automatique, Thanatos, Ecstasy, Bleu presque transparent, Melancholia. Mais j'ai bloqué sur Lignes. C'était comme si j'étais arrivée à saturation alors que mes lectures étaient relativement espacées.

J'aime le côté sombre des livres de Ryû Murakami. Ils ont une facette à la fois violente et dérangeante. Crû (disons que le langage peut-être très familier et les pratiques sexuelles explicites), intense, froid, c'est comme ça que je qualifierais son univers (de fait, sa collaboration avec Takashi Miike ne m'étonne pas trop). Avec une bonne touche de folie, enfin là, je pense surtout à Lignes avec Yûko capable de voir à travers les câbles bien qu'elle soit davantage un prétexte pour parler de filles évoluant dans certains milieux de l'industrie du sexe et la marginalité de ces dernières.

Enfin je pense qu'il vaut mieux éviter de lire du Murakami quand le moral se trouve au plus bas.  L'espoir se montre absent de ses romans et de la société dans laquelle ses personnages évoluent.

Et pour ceux/celles qui aiment Ryû et Haruki Murakami, il y a un challenge sur le blog le Vagabond des étoiles : Challenge Murakami.... Ryu et Haruki :)

26 déc. 2010

Epouses et concubines

J'aime Noël XD ! J'ai enfin pu voir ce film. Ça doit faire déjà deux ans au moins, que je souhaitais mettre la main dessus mais j'avais du mal à trouver le DVD.

Résumé : Chine du nord dans les années 20, Songlian, 19 ans, est contrainte d'abandonner ses études à la mort de son père. Pour subvenir à ses besoins, elle se résigne à devenir la quatrième épouse du riche maître Chen. Arrivée dans la demeure de ce dernier, elle est aussitôt impliquée dans les luttes impitoyables auxquelles se livrent les autres femmes. L'enjeu de cette rivalité : la lanterne rouge, signe de la faveur du maître et donc du pouvoir dans la maison... (NB: c'est une adaptation du livre de Su Tong)

Une maison de notable, 4 épouses, les hostilités peuvent commencer. Tout n'est que mensonges et complots dont les domestiques sont les instruments. Manipuler une jeune servante qui rêve de devenir épouse est sans risque (après tout,  on se contentera de la punir sans aller chercher plus loin). Les sourires sont faux, les phrases remplies de sous-entendus. Et elles se  battent toutes pour la même chose : obtenir les faveurs du maître des lieux. Son système de choix lui permet de faire la pluie et le beau temps mais aussi d'attiser les haines, lui qui leur demande -hypocritement- de bien s'entendre. D'ailleurs, ces femmes s'appellent soit "Soeur", soit par leur prénom. L'aînée est la grande soeur, la dernière petite soeur. Les autres ont leur numéro accolé au nom. Et la maison a ses règles...

Des règles que Songlian (Gong Li) bouscule. Devenant épouse pour échapper à la pauvreté, elle se trouve dans cette maison dont le fonctionnement lui parait obsolète. Rapidement, elle se démarque des autres par sa façon de tenir tête au maître. Elle ne cherche pas à lui plaire, pourtant la jeune fille a conscience que plus l'homme viendra chez elle, plus sa suprématie sera assurée. La première épouse  Yuru (Jin Shuyuan) est vieille (elle se définit elle-même comme une antiquité) et a mis au monde un fils. La deuxième épouse Zhuoyun (Cao Quifen) a donné naissance à une fille (dommage) et la troisième Meishan, (He Caifei) ancienne comédienne, a aussi eu un fils. Mais dans les dangers, il faut aussi compter avec Yan'er, (Kong Lin), une jeune domestique avec laquelle s'amuse de temps en temps maître Chen. Dès son arrivée, elle voit dans la personne de Songlian, une rivale. Il suffit donc à une "soeur" bien inspirée d'utiliser cette jalousie en sachant que de toute façon, la hiérarchie ne peut pas être changée. La caractère de la quatrième épouse joue aussi énormément. Songlian n'est pas assez réfléchie et au jeu de dupe, elle perd, entraînant d'autres personnes au passage. Je trouve qu'elles évoluent dans un univers malsain où elles sont à la merci de leur époux (pour celles prises en flagrant délit d'adultère, couic couic).

Tout ça pour dire que le film est magnifique : richesse des costumes, certaines répliques sont très drôles, Gong Li se montre touchante et j'aime beaucoup le fait qu'on ne voit jamais réellement le maître (ni la belle-mère au début d'ailleurs). J'ai trouvé que ça accentuait la solitude de ces femmes. Il y a beaucoup de finesse dans la façon dont le film est tourné. Quant aux concubines, elles n'appartiennent plus au passé et si le sujet vous intéresse, il y a un webdocumentaire intéressant sur le site de France5 : Concubines :).

25 déc. 2010

Bienvenue au Diamond Jubilee Club


Derrière le film The Influence (인플루언스), on retrouve le réalisateur Lee Jae-Kyu et le scénariste Hong Jin Ah qui avaient tous les deux travaillés sur Beethoven Virus. Mystère et fantastique se mêlent dans cette production diffusée sur internet à partir de mars 2010. Des amoureux dont la relation est née en 1907 sous l'ère Joseon,  deux êtres qui défient le temps pour tenir leur promesse. Face à eux, se trouvent des personnes qui doivent faire des choix. La chance n'existe pas. Tout est une question de décisions. Se taire et renier ses valeurs, abandonner et sacrifier, se souvenir et ne pas trahir. Chaque personnage devoit faire des choix. Cependant ils peuvent compter sur W (Lee Byung-Hun) et J (Han Chae-Young) pour les aider à réfléchir. Bien que leurs façons de faire soient assez… spéciales mais efficaces. Tout part du Diamond Jubilee Club. Un endroit où seuls les élus peuvent se rendre.

Visuellement, "The Influence" est sublime. J'ai beaucoup aimé les différentes prises de vue et les plans très soignés. Tout est fait pour mettre dans l'ambiance. Par exemple, dans la première partie, on se sent vraiment invité au DJC. J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose qui se créait avec le spectateur. Et la photographie.. Tantôt des lumières chaudes, tantôt une ambiance plus froide ou encore l'aspect éthéré d'une vieille photo.  Le plus étonnant peut-être est que cela correspond à  un moment tragique. Ceci permet d'adoucir la scène.

Question ambiance musicale, l'absence de chansons ne m'a pas dérangé. Au contraire, j'ai apprécié qu'il n'y ait que des instrumentales. Quand il y a des paroles, je cherche toujours un sens, j'y prête attention alors que les instrumentales me donnent une sensation d'intimité (Personne me raconte une histoire). Les choix se révèlent parfois incongrues comme une musique proche du tango pendant une scène de "mise à mort".

Par contre, je me demande s'ils ont utilisé du vrai whisky… Parce que si oui, cela a du nécessiter un budget conséquent - mais je doute tout de même qu'ils aient investi de l'argent là-dedans. En tout cas, les grosses bouteilles que l'on peut voir, sont très belles -.

L'histoire commence en 2010 et grâce à un retour en arrière dans la première partie,  elle laisse entrevoir juste un bout du passé (suffisamment pour s'interroger) avant de nous plonger dans la Han Sung (actuelle Seoul) du début du XXeme siècle. Les explications viennent plus tard et permettent de comprendre l'origine de la promesse liant J et W (ce dernier était en 1907 un des princes de Joseon, Lee Sul). J'ai cependant été un peu perdue vers la fin. Tout était relativement clair jusqu'à l'arrivée d'un personnage physiquement identique à celui de W. Jumeau démoniaque envoyé dans un autre espace temps et qui apparait 100 ans après ? Âme scindée en deux avec le bien d'un côté et le mal de l'autre ? Je me suis  interrogée car ils ont des personnalités très différentes. Autant W apparait comme droit, loyal et digne, autant celui-là se montre fourbe, voire dangereux. Je n'ai pas cherché mais je me demande si le choix de W est justement pour illustrer un signe de duplicité (côté japonais). Côté fantastique, on trouve des personnages principaux qui ne vieillissent pas (le liquide contenu dans Jubilee pourrait être comparé à la fontaine de jouvence), J qui est télépathe, W qui a le pouvoir de figer dans l'espace les objets et les gens et c'est sans compter sur d'autres phénomènes étranges.

Que ce soit en dandy joueur (Sul) ou en compagnon fidèle (W), j'ai adoré le jeu de Lee Byung-Hun (IRIS, A bittersweet life). Et ses mimiques *_* ! Certaines expressions valent largement des répliques. Comme lorsqu'il lance des sourires de dragueur à J au lieu de se tenir tranquille durant une cérémonie officielle ou quand il s'approche d'un des personnages qui essaie de se suicider et lui lance un regard du genre "Hm, c'est haut, c'est pas une bonne idée". Han Chae-Young (A man called God, Girlfriends) joue une J à la fois belle et cruelle jusqu'à ce qu'elle soit prisonnière du Jubilee. Là, son champ d'action est restreint. Toutefois, je vois J un peu comme une sirène dont il aurait fallu se méfier. Du côté des invités, Choi Jeong-Woo (Prosecutor princess, Hero) endosse le rôle d'un dirigeant pas très clean, Kim Tae-Woo (God's Quiz, The Naked Kitchen) hérite du personnage endetté désespéré, Lee Je-Hun (Marrying the Mafia 3, Three Sisters) joue Lee Chuk/Sonjong le prince héritier, Cho Jae-Hyun (Damo) incarne l'empereur Gojong.

Savoir que la suite est déclinée en nouvelle graphique est assez frustrant, parce que déjà qu'il n'y a pas des masses de webtoons traduits... Mais on sait jamais !
Et je vais laisser parler mon côté fangirl avec cette dernière image de Lee Byung-Hun mais il s'agit d'une de mes scènes préférées -celle du "suicide"- même si j'ai hésité avec celle où on voit sa petite moustache XD !

Sur ce, je vous souhaite un Joyeux Noël \O/ ! Et que la force du whisky soit avec vous ^^.v !

22 déc. 2010

Day 02 – A book that you’ve read more than 3 times

Ça m'arrive rarement de me replonger dans un livre. Je me dis souvent "Ah j'aimerais bien le relire" mais ça s'arrête là. Mais bon, il y a une exception et le livre que j'ai lu plus de 3 fois est Histoires à déconseiller aux grands nerveux (étant donné que c'est une très vieille édition, je ne cherche pas de couverture) de la collection Hitchcock présente. La raison derrière ces relectures  est très bête. Je me replonge dedans en cherchant à chaque fois l'une mes nouvelles préférées. Sauf qu'elle se trouve dans Histoires à ne pas fermer l'oeil de la nuit, ce que j'oublie tout le temps. Enfin j'aime bien les recueils de cette collection alors ça va.

Je trouve que ces nouvelles sont toujours très surprenantes avec une pointe d'humour noir. Et ce n'est pas le sujet mais la nouvelle que je cherche souvent est The Ohio Love Sculpture de Adobe James. Elle me fait penser au Parfum de Patrick Süskind et ce rapport un peu fou avec le corps de la femme. À la solitude aussi. Ici, ce n'est pas un parfumeur mais un sculpteur à la recherche de la création plus vraie que nature. Enfin sculpteur. C'est que tout le monde croit. Le protagoniste, amateur d'art, pense avoir rencontré un esthète qui en plus de réaliser des pièces magnifiques, sait les mettre en valeur avec la lumière.

Mais au bout du compte, le dénouement sauve la mise au personnage principal. Je ne pense pas qu'il aurait pu garder ces statues tout en sachant la vérité. Il faut se méfier de ce que l'on voit. Un peu comme dans la biche aux abois où 6 garçons voient une femme seule et la considèrent immédiatement comme inoffensive. 

En fait, c'est que j'aime dans ces recueils. Il ne faut rien prévoir et ne pas considérer les situations avec des dénouements évidents. C'est rarement le cas. 

Au fait, vous avez une idée du vrai métier du "sculpteur" :) ?

19 déc. 2010

Challenge Chick-lit

L'hiver est là et pour lutter contre une baisse de moral, je trouve qu'il n'y a rien de mieux qu'un peu de chick-lit.  Ça  change les idées, fait du bien tout simplement !

Ça m'a aussi rappelé une discussion avec une connaissance. Elle disait ne pas avouer lire de la chick-lit à son entourage, parce qu'elle en avait honte. J'ai du mal à comprendre car  la lecture est un plaisir. Il ne faut pas se prendre la tête et lire ce qui nous fait envie. Certes ce genre fait moins intello mais ce n'est pas ce qui compte XD.

Ce challenge  est lancé par Evy. Pour celles ou ceux qui seraient intéressés :), les inscriptions se font ici.  Et comme je suis une affreuse flemmarde ce soir, je vous copie/colle les modalités présentées par Evy : “ il suffit juste de lire un ou plusieurs romans de ce genre et d'écrire un petit billet dessus. Ce challenge se terminera le 31 décembre 2011.”

À priori, mes billets seront sur  :
Mortels rendez-vous de Rhonda Pollero (je plaide coupable pour le doublé policier et chick-lit x) !)
Un amour vintage de Isabel Wolff
Citizen Girl de Nicola Kraus & Emma McLaughlin ( “Some girls are meant for more than photocopying” )


15 déc. 2010

Day 01 – Best book you read last year

Ce billet aurait dû être fait la semaine dernière mais pour diverses raisons, je l'ai oublié. Je vais mieux m'organiser pour les prochains mercredis. Mais aujourd'hui est le jour 01, celui du meilleur livre lu l'année dernière et celui j'ai préféré dans mes lectures de 2009 est Monstrueux (グロテスク pour le titre japonais / Grotesque pour l'édition anglaise).

Résumé : Deux prostituées, Yuriko et Kazue, viennent d'être assassinées à Tokyo. Vingt ans plus tôt, les deux femmes étaient éduquées au lycée pour jeunes filles de K., un des établissements les plus réputés de la ville. Elles étaient jeunes et l'avenir qui les attendait ne pouvait être que radieux dans une société japonaise qui leur ouvrait les bras. Sauf que la vie n'obéit pas forcément au destin qu'on aimerait lui faire suivre.

★★★

Depuis la lecture d'Out, j'attendais avec impatience la traduction d'un autre roman de Natsuo Kirino. J'étais donc très contente de la sortie de Monstrueux maiiiis - et je vais commencer par ça pour garder le positif pour la suite - la petite mention traduit de l'anglais est un peu dérangeante. Une traduction de traduction ? Seuil n'a-t-il trouvé aucun traducteur de japonais ou a-t-il voulu faire des économies ? N'ayant ni lu la version US, ni la UK, je ne peux pas comparer mais je pense que l'univers du roman a dû en pâtir.

La narratrice anonyme, grande soeur reléguée à n'être que l'ombre de sa cadette Yuriko, m'avait plue. Au travers de ses yeux, de son récit, elle explore ses rapports avec Yuriko, la peur que sa beauté engendre chez elle. On est dans une relation de haine et de mépris. Mais leur famille parait, au fond, assez dérangeante. Le père semble se désintéresser de la déchéance progressive de la petite dernière alors que la mère, malgré les remarques du genre "ça doit vous faire drôle d'avoir une fille qui ne vous ressemble pas" - sous-entendu : elle est belle pas comme vous - se trouve esclave à cause de sa fierté maternelle. Cependant, même en prenant du recul, je n'ai jamais réussi à trouver une once d'humanité à Yuriko. Poupée, oui. Je l'ai perçue comme un bel objet vivant que les hommes désiraient, que ses camarades enviaient. Et puis, il y a la bataille de l'aînée : fuir sa soeur. Plus elle essaye de lui échapper, plus cette dernière revient dans sa vie. Même morte. Car les gens approchent la protagoniste avec leur curiosité, l'envie d'en savoir plus sur les deux prostituées.

Relation familiale, rapport avec la beauté, rapport homme/femme, regard sur la prostitution ainsi que sur le sexe, j'ai eu l'impression de plonger dans ce qui pourrait très bien être un fait divers. L'absence d'identité claire de la narratrice fait qu'elle pourrait être n'importe qui. Et puis j'aime la façon dont Natsuo Kirino a mis à nu ses personnages, leur psychologie terriblement cynique à certains moments. Je pense à la fin où Yurio, le neveu aveugle de la narratrice, a une phrase absolument terrible, qui montre son peu d'estime pour sa tante finalement. Elle l'aide, s'occupe de lui. Je m'attendais - bêtement - à quelque chose de moins dur, perfide. Pourtant je me demande si ce n'est pas lui le plus lucide. Il peut percevoir la nature des gens. Il n'est pas aveuglé par leurs actes, ni leur physique.  Mais il lance un nouveau cycle poussant d'une certaine façon, sa tante sur le même chemin que celui de Kazue et Yuriko. La seule chose qu'on ne sait pas, c'est si elle a connu la même fin... Et j'aurais bien aimé savoir ! Tout comme j'aurais aimé savoir ce que devenait Yurio.

Alors qu'est-ce qui est monstrueux ? Une beauté sans âme ? Se prosterner face à elle et ne tenir compte que de ce critère ? Les rapports des protagonistes ? Ou peut-être juste la haine.

11 déc. 2010

Du cinéma asiatique sous le sapin

Noël approche et il y a quelques sorties intéressantes pour ceux/celles aimant le cinéma asiatique ( peut-être une piste de cadeau pour vous ou pour un proche :) )


Regards sur le cinéma nord-coréen
Depuis le 1er décembre, un coffret de 3 dvd comprenant 4 films est sorti. Une occasion de partir à la découverte du cinéma nord-coréen...

“Il faut voir ce logo de l’impérialiste Mickey sur le cartable d’une écolière nord-coréenne pour saisir le double voire le triple langage de ces films. Tout y est symbole : les roses rouges sang de la petite vendeuse future égérie révolutionnaire bien plus que les signes officiels remarquablement absents. Des histoires de femmes surtout : la beauté des nord-coréennes est légendaire en Asie. L’histoire de la Corée et la lutte des classes (colonisation japonaise dans Flower Girl), l’imaginaire romantique et tragique (Chun Hyang), la vie quotidienne et ses routines (Journal...), les relations de couple avec le Parti comme amant (Bell Flower), tous les sujets (sauf la répression politique) traversent ces films, véritables documents fictionnalisés sur ce mystérieux petit pays, son chef cinéphile et son spectacle politique totalitaire.” (source Wildside). Le coffret chez Wildside : ici / sur le site de la Fnac : ici

Les actrices chinoises
Côté cinéma chinois, la maison d'édition Ecrans publie un livre consacré aux actrices chinoises, qui sera disponible le 13 décembre. Des années 30 à nos jours, c'est l'occasion de découvrir des parcours, des vies et la place de ces femmes.

“ Premier ouvrage de la collection écrans d'Asie,
découvrez ces actrices qui ont incarné la féminité chinoise des années 1930 à aujourd'hui.

Fortes, sensuelles, héroïques, mais aussi victimes malheureuses ou perdues, ces silhouettes et ces esprits sont un prisme pour mieux comprendre un cinéma, un pays et sa condition féminine.” (source écrans éditions)

Jusqu'au 12 décembre, le livre est vendu au prix de 18€ (fdp inclus). À partir du 13, il sera disponible au prix de 22€. En tout cas, les photos ont l'air magnifique ! Pour en savoir plus et voir des images... 

Et voilà pour ce micro-billet :) !!

6 déc. 2010

Spellman & Associés

Résumé : Qui pourrait résister aux Spellman, la famille la plus sérieusement fêlée de la côte Ouest ? Certainement pas leur fille, Izzy, associée et néanmoins suspecte. Car, pour ces détectives-nés, rien n'est plus excitant que d'espionner, filer, faire chanter... les autres Spellman de préférence.

Mon avis : Si au début tout allait bien et je trouvais la lecture agréable, je me suis retrouvée à changer d'avis petit à petit. Certes, c'est rythmé et la chronologie quelque peu particulière apporte une touche d'originalité. L'écriture permet de se glisser dans la peau d'Izzy et de se sentir impliqué dans ses (més)aventures. Au niveau des intrigues, à part l'affaire Snow, le reste ne m'a pas surprise et certains passages comme la guerre du sucre ou du dentiste auraient mérité d'être plus courts. J'ai été aussi étonnée par une coquille où il est mentionné qu'Isabel surveille son frère, David mais il est écrit que Daniel sort de la maison (p.313).

Et la famille Spellman ? Bizarre, déjantée même mais j'ai eu un sentiment de surenchère : la mère qui fait suivre sa fille et enquête sur ses futurs ex, l'aîné qui soi-disant n'a plus rien à voir avec l'activité de sa famille leur donne des dossiers et accepte le chantage de sa petite soeur en la payant grassement, le père pro des course-poursuites, la benjamine incarnation du vilain petit canard, la cadette adepte des négociations, entre autres et l'oncle à la descente redoutable. Leurs attitudes presque paranoïaques ne sont pas à oublier ainsi que la menace des casseroles pour faire plier un membre de la famille, la dérision qui tombe toujours sur la même personne... Ça fait beaucoup et l'accumulation ne cesse jamais. Quant à la protagoniste, elle essaye d'échapper, comme l'aîné, à ce destin que les parents Spellman ont finalement préparé pour leurs enfants. Mais à 28 ans, c'est trop tard et comme si, ils allaient la laisser faire.

Pour être honnête, Spellman & Associés me fait l'effet d'un livre plus triste que drôle et la fin semble terriblement sordide. Je suis totalement passée à côté de l'humour mais je pense qu'en live-action, la donne serait différente. En attendant, en policier humoristique, je préfère nettement 5 filles, 3 cadavres mais plus de volant d'Andrea H. Japp.

1 déc. 2010

Book meme

En allant de livejournal en livejournal, j'ai trouvé ce que je cherchais sur Book memes and Quizzes \O/ ! J'avais déjà une base mais je souhaitais la modifier un peu. Deux / trois questions ne me parlaient pas du tout, alors je les ai remplacées pour faire un meme plus à mon goût :). C'est ma bonne excuse pour parler de livres et pas que des lectures du moment <3 ~

Tous les mercredis, je posterai un billet correspondant à un jour du meme. Ce mercredi-là ne compte pas, il est juste dédié à la présentation. Le premier billet sera donc pour la semaine prochaine x). 

Voici le programme des 30 jours - bon, j'ai eu un peu la flemme de traduire ^^' - :

Day 01 – Best book you read last year [ Monstrueux - Natsuo Kirino ]
Day 02 – A book that you’ve read more than 3 times
 [ Histoires à déconseiller aux grands nerveux ]
Day 03 – Your favorite writer [ Ryû Murakami ]
Day 04 – Favorite poem or collection of poetry

Day 05 – A book that makes you happy
Day 06 – A book that makes you sad

Day 07 – Most underrated book
Day 08 – Most overrated book

Day 09 – A book you thought you wouldn’t like but ended up loving
Day 10 – Favorite classic book

Day 11 – A book you hated
Day 12 – A book you used to love but don’t anymore

Day 13 – Favorite book cover

Day 14 – Favorite story or collection of stories (short stories, novellas, novelettes, etc.)

Day 15 – Favorite male character
Day 16 – Favorite female character
Day 17 – Favorite quote from your favorite book

Day 18 – A book that disappointed you
Day 19 – Favorite book turned into a movie

Day 20 – Favorite romance book

Day 21 – Favorite book from your childhood

Day 22 – Favorite book you own

Day 23 – A book you wanted to read for a long time but still haven’t

Day 24 – A book that you wish more people would’ve read
Day 25 – A character who you can relate to the most
Day 26 – A book that changed your opinion about something

Day 27 – The most surprising plot twist or ending

Day 28 – Favorite title

Day 29 – A book everyone hated but you liked

Day 30 – Your favorite book or serie