Sorti le 15 avril 2010, Bestseller (베스트셀러) a été réalisé par Lee Jeong-Ho.
Écrivain à succès, Baek Hee-Soo (Uhm Jung-Hwa) se retrouve accusée de plagiat. Prise dans un tourbillon médiatique et avec les ennuis allant de pair, elle se rend avec sa fille, Yeun-hee (Park Sa-Rang), à la campagne dans une vieille villa. Cette maison est réputée pour avoir accueilli des écrivains en recherche d'inspiration, une destination suggérée par l'éditeur de Hee-Soo.
Là, tout le monde est au courant de son arrivée. Il faut dire que la venue d'un fameux écrivain de Seoul intéresse les habitants et certains espèrent même que son séjour aura des répercussions positives pour le village mourant à petit feu. En attendant, installée, Hee-Soo essaie désespérément de briser l'angoisse de la blanche. Écrire un nouveau livre lui permettrait d'effacer des mémoires, le scandale précédent.
Seule, n'ayant que peu de contact avec son mari, Park Yeong-Joon (Ryu Seung-Ryong), elle ne peut compter que sur ses propres forces et son désir d'écrire. Rapidement, elle se met en quête d'informations et de matière pour écrire son nouveau roman mais petit à petit, ce séjour qui devait être paisible, va se transformer en cauchemar. Une ombre du passé. Un nouvel écrit identique à un autre. Une maison refermant un terrible secret. Hee-Soo découvrira-t-elle la vérité et s'en sortira-t-elle indemne ?
Park Sa-Rang, Uhm Jung-Hwa et Ryu Seung-Ryong
Pour moi, Bestseller n'est pas vraiment un "mystery". Disons que j'associe plutôt ce genre avec les détectives, les enquêtes policières. Il n'y a pas réellement d'enquête, ni d'énigmes et les premières recherches de Baek Hee-Soo sont davantage menées sous l'impulsion que la logique. Cependant le film n'appartient à aucun genre précis. Avec son côté surnaturel (utilisation des fantômes) et ses passages violents, le film se rapproche de l'horreur et du thriller avec des scènes d'action vers la fin. Pour certains passages, il vaut mieux ne pas être trop sensible mais ce qui marque probablement davantage, c'est la folie dans laquelle on baigne jusqu'au dénouement. Le passé et le présent s'entremêlent. Les scènes de flashback s'invitent à un instant précis, parfois on avance puis on recule d'un coup pour nous apprendre que ce nous pensions, n'existent pas. C'est un peu comme si on cherchait à déstabiliser le spectateur ou à le mettre dans la peau de l'écrivain. Pourtant même si on voit les mêmes choses qu'elle, certains plans intriguent. Au début, les plans où Hee-Soo et Yeun-hee sont ensemble, se veulent assez rares. Le plus souvent, un long laps de temps s'écoule avant que la mère ne s'inquiète de sa fille, la cherche. Puis petit à petit, on les voit de plus en plus ensemble jusqu'à une révélation.
Le couple s'éloigne, se brise. Le mari a même une attitude très dur vis-à-vis de son épouse mais un détail montre qu'il ne la déteste pas réellement. C'est finalement au moment où tout parait perdu que doucement, la confiance renait. À travers l'épreuve la plus dangereuse, ils se retrouvent. Un étrange chassé-croisé a lieu, car un des personnages principaux s'efface pour laisser davantage de place à un autre. Ces changements s'effectuent autour de Hee-Soo et permettent au personnage de Uhm Jung-hwa d'apparaitre plus sereine à la fin. Au début, cette femme écrivain, totalement hystérique par moment, semble perdue. Ses mains tremblent beaucoup, son corps exprime bien son anxiété ainsi que ses angoisses. Elle veut changer, s'éloigner, se donner une nouvelle chance et surtout qu'on lui donne une nouvelle chance. Cependant plus le temps passe, plus Hee-Soo perd pied. Elle se sent seule mais s'accroche à ses convictions. On est face à un personnage sombre et torturé. Autant dire que Uhm Jung-hwa prouve qu'elle est capable de jouer un rôle très différent de ceux qu'elle avait dans The man who can't get married ou Get Karl! Oh Soo Jung (La femme cupide). Ici, son personnage porte la tristesse d'une mère et le désespoir d'une femme qui voudrait plus que tout écrire.
Chaque acteur, qu'il ait un rôle principal ou secondaire, joue parfaitement. Baek Hee-Soo, bien qu'héroïne, ne monopolise pas de manière négative l'action. Sans compter qu'il y a une très bonne alchimie entre les personnages, ce qui apporte une touche de réalisme.
Chaque acteur, qu'il ait un rôle principal ou secondaire, joue parfaitement. Baek Hee-Soo, bien qu'héroïne, ne monopolise pas de manière négative l'action. Sans compter qu'il y a une très bonne alchimie entre les personnages, ce qui apporte une touche de réalisme.
Les affiches représentent très bien le film. On y retrouve les mêmes couleurs et l'ambiance sombres. Les jeux de lumières accentuent le tout. À cela s'ajoute des plans intéressants comme celui où on place le spectateur dans la peau d'une personne observant Hee-Soo à travers le trou d'une serrure. Malgré tout, Bestseller souffre d'un démarrage lent avec une redondance de l'idée du plagiat. Toutefois la mise en scène montre à quel point, une accusation de plagiat peut être destructrice pour la carrière d'un écrivain. Dans le cas de Hee-Soo, si on peut juger pour la deuxième accusation, on reste dans le doute au sujet de la première. Tout comme l'incertitude demeure, une fois le film fini. Baek Hee-Soo était-elle folle ? Avait-elle rêvé des faits ?
Au de-là de l'histoire même de Hee-Soo, il y a l'idée que n'importe qui peut être un criminel. Qu'une personne extrêmement banale comme un professeur, un docteur ou même un futur papa propre sur lui peut avoir du sang sur les mains. Quant à la fin du film, elle sonne comme une vengeance. Mais je m'arrêterais là ! En conclusion, je dirais que Bestseller sonne très juste, n'est pas tout public et se pose comme un bon film d'horreur/thriller.
J'ai toujours été déçue par les remake US (que ce soit pour Phone, The Eye ou The Ring), mais Bestseller a vraiment de quoi connaître le même destin que de nombreux films d'horreur asiatiques.
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