Années 50, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi Gras bat son plein.
Grâce à Weekly, un producteur de jazz, dénommé Faust, fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craint que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer.
Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu'il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d'un égard.
Mon avis : Qui dit détective privé, dit mettre son nez dans des affaires louches mais surtout... Aller jusqu'au bout de son enquête.
Durant Mardi Gras, les masques finissent par tomber à la suite d'une intrigue intéressante, riche en rebondissements et en dangers. Les intentions des personnages sont difficiles à percer et ça se ressent même entre eux. On sent clairement, que l'incompréhension est présente : entre son père et son fils, une femme et son compagnon, un musicien et ses employeurs. Mais contre de l'argent, on ne se pose pas beaucoup de questions, on s'exécute simplement et quand la curiosité est plus forte, l'ombre de la mort n'est jamais loin. Les flashbacks expliquant le passé évoquent l'injustice et les conséquences de la cupidité. C'est le bal de la vie, de la mort et du destin. La joie se mêle à la tristesse, la culpabilité à la rédemption tardive (dont on doute selon le personnage). Les mensonges et les omissions cachent une vérité trop honteuse, même si je doute que celui qui en soit à l'origine regrette ses actes.
Malgré l'enquête résolue, un mystère demeure pour moi. Un mystère dont je me dis que l'explication viendra peut-être dans le prochain tome.
Malgré l'enquête résolue, un mystère demeure pour moi. Un mystère dont je me dis que l'explication viendra peut-être dans le prochain tome.
Les dessins sont toujours aussi magnifiques et Blacksad dégage toujours autant de charisme (et Weekly garde son petit côté drôle). Les animaux sont aussi expressifs que les humains et comme à chaque fois, je suis émerveillée par celà. L'univers se veut fidèle à la société américaine des années 50. Par exemple, une des bulles montre des toilettes séparées avec comme pancarte "White" d'un côté et "Colored" de l'autre. Mais des éléments comme le gullah (un argot parlé par l'un des personnages qui est une mélange de créole, d'anglais et de langues africaines. Ce terme désigne aussi un groupe d'afro-américains qui tend à préserver son héritage cultuel et linguistique) apporte un plus au récit. J'aime bien ce genre de détail.
Deux petites citations pour la route :
Sartre affirme que l'Enfer, c'est les autres. Je veux bien admettre que les autres peuvent nous rendre la vie insupportable, mais ils peuvent aussi être nos compagnons de Paradis. Pour moi, l'Enfer c'est le néant, un endroit sans mes amis, sans musique, sans paroles qui stimulent l'imagination, sans beauté qui exalte les sens…
J'ai essayé de disparaître, de m'aliéner, d'oublier pour finalement réaliser qu'on peut endormir la conscience mais pas la tuer...
Je sais que certains n'ont pas accroché à la couverture mais, pour moi, elle représente un certain flottement entre la vie et la mort qui se retrouve dans le récit. Ce silence, ce vide qui s'installent font écho au Paradis, aux musiciens, aux chanteurs de jazz, qui sont amis et jouent ensemble. Tout ça pour dire, que je la trouve cohérente avec l'histoire.
J'aurais encore plein de choses à dire mais on va éviter les spoilers :).
Une bonne intrigue, des dessins superbes, que demander de plus ?
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