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30 mars 2011

Crayonnés d'Afrique

Il y a environ deux semaines, Echappées Belles faisait découvrir le Cameroun et parlait de la bande dessinée dans ce pays. Du coup, j'ai voulu en savoir plus et me suis mise en quête de bandes dessinées africaines. Voici donc ma toute petite sélection après avoir farfouillé à droite et à gauche :) !

Les diamants de Kamituga
Séraphin Kajibwami

Résumé : Asha, mère de famille atteinte du Sida, raconte sa vie à de jeunes gens. Elle leur apprend notamment comment son mari Mayele, longtemps sans emploi, a finalement réussi à se faire engager sur la mine de Kamituga dont il est revenu avec de nombreux diamants, mais porteur de la maladie sans le savoir.
Au fil des pages, Les Diamants de Kamituga, une histoire basée sur des faits réels, nous plonge dans le quotidien des habitants de la République démocratique du Congo.


Pour les curieux le site officiel de la bande dessinée : Les Diamants de Kamituga



Malamine : un africain à Paris
Christophe Ngalle Edimo - Simon Pierre Mbumbo

Résumé : " Malamine, si tu retournes en Europe, tu ne reviendras jamais ! " prédit la jeune femme.
Mais Malamine, qui n'est pas "de la bonne tribu", n'a pas la force de rester en Afrique. A Paris ce fier diplômé de la Sorbonne est brancardier, dans l'attente de se rendre utile pour l'Afrique. Il rencontre Germaine l'infirmière française, Diane l'africaine sans-papier, Maurice le confident, Ntounou l'éditeur afrocentriste et l'ultranationaliste Osagefyo. Mais tous ont des influences contradictoires.
Alors, pour ne pas se perdre, Malamine devra, tel un alchimiste, transformer ses frustrations en espérances. 

Pour consulter des aperçus, rendez-vous lààà
La vie de Pahé 
Pahé - Christophe Bouchard 

Résumé : Partez à destination de Bitam, petite ville au Nord du Gabon en Afrique Centrale dans laquelle Pahé est né. Tout en humour, il raconte les périodes marquantes de son existence : entre autre la cohabitation entre co-épouses au village d’Eboro, sa première rentrée des classes à Libreville, son départ en avion pour la France, la découverte de la neige, de la télévision et du Mammouth puis son retour au pays quelques années plus tard. Une belle fresque de vie qui nous propose un parrallèle drôle et plein de bon sens entre la vie en Afrique et celle en France à travers des yeux d’enfant. Attachant et plein d’humour, Pahé revient ainsi sur son enfance et nous explique comment il en est arrivé là : créer des bandes dessinées !

Un extrait est disponible sur le site de l'éditeur : iciii et le blog de Pahé

Bonnes découvertes O/

3 janv. 2011

Agence Black Bafoussa

Et c'est un petit tour du côté de la littérature africaine pour commencer les billets de lecture de 2011 :)

Résumé : Comment Danga faisait-il pour entretenir sa poule et mettre de l'huile de palme dans ses feuilles de manioc  ? Et pourquoi s'est-il fait descendre dans son appartement de la banlieue parisienne ? On s'interroge aux Peupliers. Bien sûr, le guignol n'était pas tout rose : opposant notoire de Pupu Muntu, dictateur indéboulonnable du Kalina, il avait quelques ennemis. Suspect number one : Jim Bafoussa, compatriote et ami du défunt. Il n'avait pourtant pas la tête d'un sorcier pour zigouiller un vieux frère... Mais les faits sont là et l'inspecteur Mayotte a beau se procurer le guide L'Afrique à Paris, il n'est pas très avancé.

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Mélange d'argot (keume, reube), d'anglais déformé (bicause), de langage familier (merluche) parsemé ici et là de termes africains (bwana = qualifie les colons blancs, toubabesse = blanche), voilà comment m'est apparu le style de Achille F. Ngoye. Patchwork, métissé mais toujours tendencieux et incisif. Je l'ai aussi trouvé très "masculin" dans le sens où il n'y a pas un personnage féminin qui rattrape ses comparses (je vous épargne les petits noms qui leur sont attribués).

L'intrigue très dense se déroule sur fond d'affrontement et magouilles mais aussi d'une certaine rancoeur envers les blancs de la part de certains personnages. Danga considère que le sida a été causé par les blancs et derrière ses actes, il cache une idée redoutable. Sauf qu'il n'aura pas le temps de la mettre entièrement à exécution. En enquêtant sur sa mort, les inspecteurs mettent en lumière un monde où il faut se méfier de ses associés, où les amis sont davantage des ennemis et où chacun s'occupe d'abord de sa peau. Avec la loi du silence et les changements rapides du milieu, c'est sûr que le guide de l'Afrique à Paris n'est d'aucune utilité. Mais Afrique ou banlieue parisienne, l'auteur semble nous dire que les problèmes des africains sont les mêmes dans les deux endroits. Je me demande si en utilisant le Kalina (ancien quartier blanc de Kinshasa, Congo), Achille F. Ngoye ne veut pas aussi dire, d'une certaine façon, que les êtres humains peuvent partager les mêmes vices. Dans le livre quand la tournure se fait plus politique, le quai d'Orsay se montre plus frileux. On veut des têtes mais si un diplomate est impliqué, ça embarrasse.

Si j'avais une chose à reprocher à l'histoire, ce serait le nombre d'enquêteurs. Ils sont 4 et avec les surnoms, je n'ai pas arrêté de m'embrouiller avec 2 personnages. Lorsque Jacques Mayotte a fait son apparition, je me suis demandée d'où il sortait. Il manquait à mon goût, une certaine clarté qui m'aurait aidée pour les dialogues, savoir qui parle exactement à qui. Du côté des "meurtriers",  j'ai trouvé que les personnages étaient plus faciles à suivre. Mais le roman comporte de nombreux acteurs,  ce qui peut être gênant même si chaque étape permet d'en apprendre plus.

Un roman intéressant par son côté métissé mais pas forcément accessible et parfois trop chargé à mon goût.

Et pour les intéressé(e)s, il y a une interview d'Achille F. Ngoye sur l'Ours Polar : ici :)

Une petite citation reflétant bien l'atmosphère du livre selon moi
— Des pantins. Comme dans ces rites immuables de sacrifices humains : batteurs de tam-tam et danseurs au parfum se dépensent des heures durant dans une sorte de folle farandole. Méconnaissables par leurs masques, ils chantent, tournoient, déversent des tonnes de sueur. Sans trahir leurs sentiments  : ils connaissent la victime. Sacrifiée pour une raison irrationnelle de notre point de vue...