28 sept. 2010

Des randoseru haut en couleur

La rentrée est déjà loin mais en regardant sur Ikian pour une nouvelle paire de tabi, j'ai vu qu'ils avaient des randoseru ( ランドセル ), les cartables des écoliers japonais. Je ne m'attendais pas à en trouver, étant donné que je ne m'imagine pas trop les occidentaux en acheter.

La rentrée de l'école élémentaire dans le drama The Queen's Classroom.

Si traditionnellement, le rouge est pour les filles et le noir pour les garçons (je parie qu'en France, ça aurait été rose pour les filles et bleu pour les garçons), il en existe maintenant de toutes les couleurs. La couleur et la marque peuvent être obligatoires selon l'école dans laquelle l'enfant est inscrit.
Etant donné que l'enfant est censé le garder pendant 6 ans, je pense que c'est tout de même plus fun d'avoir le choix ! J'adore le orange et le jaune, je trouve ça funky. Mais on en trouve aussi avec des pois, de l'écossais et des motifs divers... Ça doit être aussi plus facile de repérer ses ami(e)s dans la masse des élèves que dans une "marée" rouge et noire.
Certaines marques ne sont pas en reste puisque Nike et Puma ont sorti leur propre modèle de cartable. Par contre, niveau prix, ça calme net. Environ 470€ (53000¥) pour celui de chez Puma par exemple, à savoir si la bête les vaut réellement en terme de rapport qualité/prix ou si les parents paient le nom de la marque.

Si vous êtes curieuses/curieux de connaître la panoplie de l'écolier japonais, je vous recommande cet article Japanese elementary students' school uniforms.

"Côté détente", le randoseru peut aussi rentrer dans les accessoires du cosplayer. J'ai vu plusieurs sites avec des cosplays d'uniformes japonais qui en vendent avec des prix allant de 120€ à 150€, c'est un accessoire qui revient vite cher. Autant se faire un costume de Fran de FFXII (Rabbit powa \O/ ) ou autre.

23 sept. 2010

Une journée inoubliable en Corée du Sud

Allez c'est le moment de boucler vos ceintures pour un petit tour en Corée du Sud... C'est le moment de passer une journée au pays du matin calme :) !



Le projet Haru de l'office national coréen du tourisme est en ligne.
Pour voir le webdrama : Haru2010

N'hésitez pas à laisser votre impression sur la vidéo :
- que vous aimiez la Corée du Sud (et/ou l'Asie) et que vous connaissiez les stars présentes
- que vous ne les connaissiez pas
- que vous n'ayez pas plus d'intérêt que ça pour la Corée du Sud

Je suis curieuse de savoir si le clip atteint son objectif :) !

22 sept. 2010

« Femmes de réconfort »

Esclaves sexuelles de l'armée japonaise, elles étaient chinoises, coréennes, philippines, hollandaises, japonaises... Considérées comme du matériel militaire, leur vie a été détruite. Lorsqu'elles ne sont pas mortes des suites de maladies vénériennes, elles ont été tuées au moment de la libération comme pour nier leur existence. Honteuses et meurtries, les survivantes ont gardé le silence, un long moment, craignant de perdre leur famille, d'être montrées du doigt et de devoir face au déni de l'état japonais. Combien de temps a-t-il fallu pour que ce scandale soit connu des autres nations ? Ces victimes de viols devaient continuer à vivre avec leur secret, sans même pouvoir le partager avec leurs proches jusqu'au jour où l'une d'elle a brisé le silence.

Avec Femmes de réconfort, esclaves sexuelles de l'armée japonaise, Jung Kyung-a livre une réalité historique bouleversante. Aboutissement d'un véritable travail de documentation, elle explique le contexte historique et la mise en place du système permettant "d'alimenter" les "maisons de réconfort".

Pour les personnes s'intéressant à l'histoire de la zone Pacifique, il s'agit d'un ouvrage très bien fait et plus facile à aborder qu'un livre d'histoire classique. La lecture de La route de Sampo de Hwang Sok-Yong avait déjà attisé ma curiosité et en voyant dans le catalogue des éditions Au diable Vauvert, ce manhwa, je me suis dit que ce serait une occasion d'en apprendre plus. 

21 sept. 2010

Challenge Halloween


À l'occasion d'Halloween, Hilde et Lou organisent un challenge où les frissons seront garantis.
Du 1er octobre au 1er novembre, ce sera l'occasion de faire la part belle aux êtres surnaturels et d'aller de blog en blog pour faire de nouvelles découvertes ! Plusieurs formules existent...

Les formules d'Halloween
Dates de publication au choix

Formule petits monstres
Au moins un album, vous pouvez montrer vos déguisements ou réalisations d’Halloween

Formule Scream
Un film ou un roman au choix

Formule Hocus Pocus
Un film + un roman sur les sorcières

Formule  Lestat
Un film + un roman sur les vampires

Forumule SOS fantômes
Un film + un roman sur les fantômes

Formules Zombieland
Un film + un roman sur les zombies

Formule les bulles du démon
Une ou plusieurs BD

Formule soupe à la citrouille
Un livre au choix + une photo d'un plat spécial Halloween

Formule Special Halloween
Romans, BD, albums, films illimités pour ceux qui veulent fêter Halloween pendant tout le mois d'octobre

Mention spéciale épouvantail:
Pour ceux qui changeront le thème de leur Blog pour Halloween


Pour mon premier challenge, j'ai choisi la formule spécial Halloween !
Côté livre, je resterais du côté bd/comics avec :
→ Rockabilly Zombie Superstar
→ 30 jours de nuit
→ Federal Vampire & Zombie Agency (FVZA)


Niveau film, il s'agit surtout d'une sélection provisoire...
→ Frostbiten (Suédois)
→ Perfect Creature (Nouvelle-Zélande)
→ The Neighbor Zombie (Corée du Sud)
→ Thirst (Corée du Sud)
→ Yoroi : The Samurai Zombie (Japon)
→ Kairo (Japon)
→ The Monster Club (UK)
→ The Addiction (US)

On verra si j'arrive à tous les voir - sinon je regrouperais par thème :) : sueurs froides, navets, old school et les vampires comme métaphores - ! J'aimerais aussi trouver le film yougoslave Leptirica - pas gagné -, Martin (US) ainsi que Cronos (Mexique).

18 sept. 2010

L'enfer, le silence

5 ans après Âme rouge, c'est le retour du détective privé, John Blacksad.

Années 50, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi Gras bat son plein.
Grâce à Weekly, un producteur de jazz, dénommé Faust, fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craint que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer.
Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu'il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d'un égard.

Mon avis : Qui dit détective privé, dit mettre son nez dans des affaires louches mais surtout... Aller jusqu'au bout de son enquête.

Durant Mardi Gras, les masques finissent par tomber à la suite d'une intrigue intéressante, riche en rebondissements et en dangers. Les intentions des personnages sont difficiles à percer et ça se ressent même entre eux. On sent clairement, que l'incompréhension est présente : entre son père et son fils, une femme et son compagnon, un musicien et ses employeurs. Mais contre de l'argent, on ne se pose pas beaucoup de questions, on s'exécute simplement et quand la curiosité est plus forte, l'ombre de la mort n'est jamais loin. Les flashbacks expliquant le passé évoquent l'injustice et les conséquences de la cupidité. C'est le bal de la vie, de la mort et du destin. La joie se mêle à la tristesse, la culpabilité à la rédemption tardive (dont on doute selon le personnage). Les mensonges et les omissions cachent une vérité trop honteuse, même si je doute que celui qui en soit à l'origine regrette ses actes.
Malgré l'enquête résolue, un mystère demeure pour moi. Un mystère dont je me dis que l'explication viendra peut-être dans le prochain tome.

Les dessins sont toujours aussi magnifiques et Blacksad dégage toujours autant de charisme (et Weekly garde son petit côté drôle). Les animaux sont aussi expressifs que les humains et comme à chaque fois, je suis émerveillée par celà. L'univers se veut fidèle à la société américaine des  années 50. Par exemple, une des bulles montre des toilettes séparées avec comme pancarte "White" d'un côté et "Colored" de l'autre. Mais des éléments comme le gullah (un argot parlé par l'un des personnages qui est une mélange de créole, d'anglais et de langues africaines. Ce terme désigne aussi un groupe d'afro-américains qui tend à préserver son héritage cultuel et linguistique) apporte un plus au récit. J'aime bien ce genre de détail.

Deux petites citations pour la route :
Sartre affirme que l'Enfer, c'est les autres. Je veux bien admettre que les autres peuvent nous rendre la vie insupportable, mais ils peuvent aussi être nos compagnons de Paradis. Pour moi, l'Enfer c'est le néant, un endroit sans mes amis, sans musique, sans paroles qui stimulent l'imagination, sans beauté qui exalte les sens… 
J'ai essayé de disparaître, de m'aliéner, d'oublier pour finalement réaliser qu'on peut endormir la conscience mais pas la tuer... 
Je sais que certains n'ont pas accroché à la couverture mais, pour moi, elle représente un certain flottement entre la vie et la mort qui se retrouve dans le récit.  Ce silence, ce vide qui s'installent font écho au Paradis, aux musiciens, aux chanteurs de jazz, qui sont amis et jouent ensemble. Tout ça pour dire, que je la trouve cohérente avec l'histoire.

J'aurais encore plein de choses à dire mais on va éviter les spoilers :).
Une bonne intrigue, des dessins superbes, que demander de plus ?

17 sept. 2010

Lycéens, Geishas et Enquêteurs

Un petit triplé de ce que j'ai vu, entre autres, depuis le début du mois. Chosun Police 3 mériterait, plutôt, un billet lui étant entièrement consacré mais ce sera pour la fin du drama.


Playful Kiss. Je n'ai regardé que les 16 premières minutes mais elles m'ont parue très longues. On commence par une introduction dans une forêt enchantée avec l'héroïne endormie au pied d'un arbre pendant que le beau prince se promène dans les bois. Et voilà qu'il aperçoit la jeune fille, s'approche et la réveille avec un baiser (la belle au dormant ?). Un cheval magique débarque puis on vire limite dans Alice au Pays des Merveilles avec les plantes qui apparaissent au passage de Ha Ni. Mais ça, ce ne sont que les 5 premières minutes où on est plongé dans son rêve. Comme l'héroïne de Hana Yori Dango, elle a l'occasion de nous montrer qu'elle a un sacré kick - En plus ses camarades lui jouent même une petite musique -. Bon l'arrivée de Seung Jo (Kim Hyun Joong) suscite immanquablement de l'émotion mais pendant que Hang Ja Mi (autre lycéenne) s'évertue à attirer son attention, il s'excite sur le distributeur automatique. Ja Mi  finit par appeler Ha Ni. Toutefois, sous le coup de l'émotion, cette fois, l'adolescente n'arrive pas à kicker  correctement la machine qui rend sa pièce (au lieu d'une cannette) à Seung Jo. Enfin dans tout ça, le vrai tour de force est le manque flagrant d'expressivité de Kim Hyun Joong. Et bref, ces 16 premières minutes se finissent sur un bout du lac des cygnes. Ce fut trop pour moi.

Ont-ils fait ce drama pour les fans de Kim Hyun Joong ? Est-ce que personnage arrogant signifie inexpressif ? Comme il s'agit de l'équipe ayant réalisé Goong et BOF, est-ce qu'ils se sont dits que ce serait facile ? Enfin n'étant pas une fan hardcore de Kim Hyun Joong, ni du genre, j'ai préféré abandonner rapidement. Un peu lâche, mais j'assume. Je pense que le drama parlera davantage aux amateurs de pur "romance/school life". 


Hanaikusa - Kyoto Gion Densetsu no Geisha, Iwasaki Mineko. Coup de coeur pour ce tanpatsu de 2007. Basé sur l'autobiographie de la geisha, Iwasaki Mineko incarnée par Inoue Mao, il nous montre son parcours et le désir de devenir la meilleure geisha de Gion. Leur monde est vraiment proche d'un champ de bataille où tous les coups sont permis et où tomber amoureuse peut coûter la vie. Avec le rejet d'un homme, une geisha peut perdre sa place ainsi que celle de femme. C'est pour cette raison que Mineko refuse de tomber amoureuse. Cependant la rencontre avec une star de cinéma, Takamiya-san (Nakamura Toru), va la troubler. La sincérité et la pureté des sentiments de l'homme n'influeront pas sur la décision de la jeune fille. Mais dès son entrée dans l'univers des Geisha, elle fait face à des moments difficiles. Elle a 4 ans et on la dépossède de son nom. Masako meurt pour devenir Mineko. Autre problème, la gérante de l'Okiya souhaite en faire son successeur, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Il y a des moments très durs comme celui où on voit ce petit bout de chou de 4 ans nettoyer les toilettes ou lorsqu'elle demande à être adoptée par la gérante de l'Okiya et dit "Masako est morte" à 10 ans devant ses parents biologiques.

Sur le plan historique, l'action se déroule durant l'ère Showa et la vraie Iwasaki Mineko a coaché les actrices (Façon de parler, attitude). Force, tristesse, détermination, incertitude, le personnage principal possède tellement d'émotions différentes qu'il en éclipse les autres femmes.


Chosun Police relate les enquêtes d'une brigade scientifique durant l'ère Joseon (plutôt vers la fin de cette dernière, donc on retrouve des appareils photos, des armes à feu... Les occidentaux étant passés par là). La 3eme saison (Byul Soon Geom 3) a commencé le 4 septembre.

Le début du premier épisode est vraiment splendide. Outre une petite partie explicative sur les Gisaeng, il présente le spectacle de l'une d'elle, Jin Geum Hong (Kim Shin Ah), la plus célèbre des Giseang de Hanyang (dans l'épisode). Sa danse est accompagnée d'une musique traditionnelle magnifique ajouté à cela une danse et un jeu de lumière sublime. Malheureusement pour elle, notre chère courtisane meurt très vite et les enquêteurs se retrouvent à explorer toutes les pistes. Des flashbacks et des scènes de reconstitution apparaissent de temps en temps quand une nouvelle explication ou piste surgit. Mais parfois le côté enquête, mystère est un peu masqué par l'attitude de Choi Do Gon (Sung Ji Roo). Il parle trop et son comportement est du ressort du comique, ce qui contraste avec celui de Shin Jung Hoo (Jung Ho Bin) et Cha Gun Woo (Min Suk). J'ai oublié par moment, l'aspect 'policier'. Les parfaits coupables ne manquent pas à l'appel mais la méthode utilisée pour tuer et les mobiles sont plus tordus qu'il n'y parait. On rappelle que les apparences sont trompeuses et finalement, il y a une certaine ironie derrière la mort de Geum Hong. Malgré des éléments intéressants, j'ai eu du mal à accrocher totalement à cet épisode. Toutefois la fin m'a motivée avec l'envie  de Seo Yeon Doo (Min Ji Ah) de quitter son poste de journaliste et rejoindre les enquêteurs.



L'épisode 2 m'a paru assez bancal à ce niveau-là. Yeon Doo étant une rookie, sans forcément la former, on pourrait supposer que les autres la surveillent un minimum. Mais non, elle disparait puis réapparaît, d'un coup, avec des éléments nouveaux. On joue probablement sur le fait qu'ancien journaliste (pas de femme journaliste à cette époque), elle avait l'habitude de fouiner, chercher des informations et se montrait débrouillarde. Sinon l'intrigue fonctionne bien, cependant la fin est vraiment horrible. J'avais les yeux humides devant ce que l'équipe avait découvert (aucun spoiler ne se glissera dans ce billet ;) ). Mention spéciale pour Park Choong Ok (le médecin légiste joué par Lee Doo Il) et Han So Hee (l'assistante du légiste par Lee Jae Eun) qui, avec les techniques de l'époque, fournissent des indices aux enquêteurs.

Et pour finir, quelques images de Kim Shin Ah qui est juste sublime en gisaeng ♥


16 sept. 2010

“Noblesse oblige”

Après ma dernière lecture, j'ai envie d'aborder un format différent. Version coréenne des webcomics, les webtoons (contraction de web et cartoon) suivent un autre code de lecture puisqu'ils se lisent verticalement (mais pas toujours). Si c'est un peu déroutant au début, je trouve qu'on s'y fait rapidement. Les manhwa-ga sont payés par les sites pour leurs publications qui peuvent être de une à deux fois par semaine. Pour ceux/celles qui souhaitent en savoir plus, sur les webtoons, je vous conseille de lire cet article très intéressant : An introduction to korean webcomics.

À l'occasion de ce nouveau thème sur le blog, je me lance avec Noblesse dont les auteurs sont Son Jae Ho pour le scénario et Lee Gwang Su pour les dessins.

Après un sommeil de 820 ans, Cadis Etrama Di Raizel - appelé Rai - se réveille en se retrouvant confronté à un monde qu'il ne connait pas. La société a changé, des nouvelles technologies ont apparu, les modes de vie sont différents et la science a évolué.
Tout en cherchant à se familiariser avec ce monde nouveau, Rai va retrouver un ancien serviteur, Frankenstein. Ce dernier est le directeur d'un lycée sud-coréen dans lequel Raizel décide de rester afin d'en apprendre davantage sur ce nouveau monde. Présenté comme un lycéen fraîchement transféré, le vampire sera pris en charge par un adolescent Shinwoo, mentalement immature mais physiquement très doué pour les arts martiaux. Cependant ce monde-là n'est pas plus sûr que l'ancien et Rai se retrouvera embarqué dans des aventures aussi dangereuses que loufoques.

Tout d'abord ne vous plongez pas dans Noblesse en espérant une histoire d'amour vampire/amour, il n'y en a pas. La seule touche de romance reste dans la relation de Shinwoo et Yuna, une adolescente se trouvant dans le lycée dirigé par Frankenstein. Autre point, j'ai aimé la façon dont les vampires étaient abordés. Ils sont divisés en deux "classes" : la Noblesse dotée de pouvoirs puissants qui se refuse à boire le sang des humains et ceux qui le font. Je ne suis pas très calée en individu à longues canines donc je ne sais pas si cette vision est présente dans d'autres histoires mais ça m'a bien plu de ne pas tomber dans l'image du buveur de sang. À l'aspect surnaturel se mêle une approche scientifique. Par exemple, un coeur de Lycan a été transplanté dans le corps d'un des hommes. On a donc des humains modifiés mais qui ne l'ont pas été pour faire avancer l'humanité. Soit ils servent de "nourriture" à leur congénère plus fort, soit ils sont de simples outils qui seront exterminés, une fois, leur mission finie.
L'intrigue avec l'organisation secrète, pas tellement originale, reste intéressante et bien menée. Les éléments sont distillés petit à petit sans dévoiler entièrement le scénario. On a envie d'en savoir plus, sans compter que plusieurs personnages sont sources d'interrogation. Qui est vraiment Rai ? Qui est  réellement Frankenstein ? Comment va évoluer tel personnage ? Pourquoi Rai s'est-il réveillé ?  Quelles sont les intentions de la mystérieuse société qui faisait des expériences en Corée du Sud ? Du mystère accompagné d'action est donc au menu.

En ce qui concerne les personnages, ils sont variés. On a des 'nobles' au raffinement extrême, des types intelligents incompris, quelques bourrins sans scrupule, des scientifiques fous, des lycéens classiques etc. À travers leurs mésaventures, Rai et sa bande (composée de Frank' son serviteur, Shinwoo, Ikhan et Yuna) vont rencontrer des personnes avec qu'ils vont être amenés à vivre. Une évolution se créée. Certains retrouvent le sentiment d'être des humains. Ils expérimentent l'amitié, la sensation d'appartenir à une "famille" et commencent à affronter des épreuves ensemble.

Niveau dessin, les scènes de combats sont géniales et il n'y a rien à dire sur les personnages. À part peut-être que Frankenstein est très loin de ressembler à ce qu'on pourrait penser, la preuve ci-contre. Blond, cheveux longs, silhouette athlétique, yeux bleus, rien à voir avec l'image qui nous viendrait en premier  lieu à l'esprit. On peut compter quelques bishonens dans Noblesse mais il y a de tout. Les physiques hétéroclites sont appréciables même si c'est surtout vrai du côté des garçons (En même temps, il y a peu de personnages féminins).

En somme, Noblesse est un webtoon sympathique. Certaines scènes jouant avec l'inadaptation de Rai au monde actuel sont vraiment bien trouvées et l'intrigue avance à son rythme sans essayer de brûler des étapes. De par le format, les chapitres sont courts (environ 4/5 voire 6 pages) mais bien gérés.


Noblesse (노블레스)
Statut : en cours
Chapitres publiés : 151

Sur Naver (kr) : Noblesse
Sur MFox (eng) : Noblesse

12 sept. 2010

Du rébecca dans l'air

Je pensais finir Traitors Gate avant de commencer un autre livre mais, voilà, Du rififi chez les femmes a atterri sur mon bureau me laissant en plein dilemme. Je trouvais que ce n'était vraiment pas raisonnable mais... Bon, j'ai vite fait mon choix  troquant l'Angleterre victorienne tourmentée par la colonisation de l'Afrique pour les malfrats des années 50 et je me suis lancée, curieuse, dans le roman d'Auguste le Breton (mon premier roman noir français quoi !). Plongée dans le milieu des bas-fonds, j'ai découvert un univers haut en couleurs. Le résumé vous en donnera un avant-goût...
 
 Résumé : « Vicky de Berlin », la belle michetonneuse, tient le Ration K, bar à filles de Bruxelles. Les frères Napos, propriétaires du Vertige, ont décidé de racketter tous les bars de la ville.
Affrontement entre tenancières et tapineuses, entre caïds et faussaires. Le « beau Marcel », chargé de l'affaire des faux talbins, devra orchestrer les rivalités entre deux clans, les affaires de filles, de territoires qui ne font pas bon ménage.

Mon avis : Tout simplement, palpitant. Je l'ai dévoré d'une traite, emportée par le rythme. L'enchainement des évènements est frénétique, on a l'impression de se trouver dans un film de gangsters en se demandant qui en sortira vainqueur. Derrière des moments sombres, il y a une étincelle d'amour qui meurt quelques pages plus tard. Dans ce milieu, le malheur rattrape rapidement le bonheur, ce qui rend les moments encore plus intéressants. Au fond, on se doute que ça va mal finir, sauf qu'on ne sait pas réellement pour qui. Tous les voyous sont rusés et n'hésitent pas à employer les grands moyens, quitte à y aller un peu fort (certaines méthodes font frissonner). La tendresse, ils ne connaissent pas. Aussi bien les hommes que les femmes. Ils ont tous cette rage de se battre, de défendre leur territoire, ce qu'ils ont construits. Prostitution, drogue, faux-billets, l'éventail des activités présentées est large. Cependant ça illustre la complexité des bas-fonds, de la hiérarchie qui y règne et des codes à respecter. Rapidement, on comprend bien qu'avoir du sang-froid est la clé pour survivre.

Dans les personnages, il y a, entre autre, Vicky. Cette femme aussi forte de caractère qu'un homme leur voue une haine tenace. Ceci est facilement compréhensible lorsque son passé est dévoilé.  Elle a créé le Ration K et n'a pas l'intention de l'abandonner. Les frères Napos apportent la touche "ritale", alors que Marcel est le sud-américain débarqué en Belgique pour donner un coup de main au Marquis.  Chaque individu possède un surnom, Yoko est la Jap', l'un des frères Napos, Bug ainsi que Quinze-Grammes, l'une des filles de Vicky. Mais les origines de tous les protagonistes font que même si l'action se déroule Bruxelles, on voyage. Londres, les Etats-Unis, l'Asie, l'Amérique du Sud... Certains ont roulé leur bosse avant d'arriver à Bruxelles. Finalement, le crime organisé, n'était-ce pas la mondialisation avant l'heure (l'économie parallèle a du toujours avoir une longueur d'avance) ?

Quant au style, il rappelle la richesse de la langue française. Certes, il s'agit de langage vert, difficilement utilisable dans la vie courante (encore que certains mots n'ont pas disparu) mais à une époque, où les anglicismes sont facilement utilisés, ça fait du bien de lire des expressions, parfois très imagées, grivoises. Cependant sans elles, le livre n'aura pas tout son charme. Les choses sont écrites comme elles sont, avec le langage du milieu, ce qui donne une touche non négligeable d'authenticité. Et puis, pas de panique, un glossaire est présent à la fin du livre aidant à la compréhension.

Une citation pour vous montrer que les femmes du milieu ne rigolent pas :
À quoi bon ? Des femmes comme elles ne parlent pas. Bizarre. Elles avaient toutes deux le même regard. Ce regard insondable des femmes qui ont vu trop de saletés, de pourriture. Ce genre de regard qui devrait obliger les hommes à rentrer sous terre s'ils n'étaient pas si ordures.

Vive Plon pour la collection Noir Retro !

[ Rébecca (faire du) : semer la panique, se battre, etc ]

10 sept. 2010

Cap ou pas cap ?

Depuis que j'ai vu le trailer de I saw the devil ( site officiel ), je me demande si je serais vraiment capable de le regarder en entier. L'envie est toujours présente et j'ai trouvé que dans ces quelques minutes de visionnage, il y avait vraiment une force extraordinaire bien que terriblement malsaine. La haine, le désespoir, la vengeance, on sent parfaitement ces sentiments mais ils sont accompagnés d'une telle violence que je me suis interrogée. Pourtant, la littérature m'a déjà réservée des situations pareilles. Je pense notamment à Out de Natsuo Kirino dans lequel des femmes sans histoire se retrouvent à découper un cadavre ou un viol dans Sac d'Os de Stephen King. Je crois qu'il y a une certaine barrière avec les mots. Ils laissent la place à l'imagination. 

Dans l'instant, on y pense puis l'image s'efface pour laisser la place à une autre. En plus,  ils gardent une dimension irréelle, abstraite, non concrète alors qu'un film, c'est différent. On voit des scènes que l'on aurait probablement pas imaginées. Ou alors pas avec la même intensité. On y échappe pas. Qui plus est, il y a la musique, les voix... Une sorte de conditionnement créé par une ambiance sonore précise. Dire que des parties du film ont été retirées afin de lever la censure... Ils ont du y aller très fort en terme d'horreur ! Mais bon, je suis tout de même curieuse de voir jusqu'où le personnage de Lee Byung-Hyun va pour se venger et ce que Kim Ji-Woon a réalisé.

Comme on dit Curiosity kills the cat !

9 sept. 2010

Girls, be ambitious


Elles sont actives, urbaines et elles en veulent. C'est du moins l'impression qu'on peut avoir de plus en plus dans bon nombre de dramas chinois. On retrouve des femmes indépendantes qui pensent à leur carrière et à l'amour. Trop ambitieuses ? Besoin d'avoir sa propre situation ? Ou même plus simplement reflet de ce qui se passe dans les grandes villes comme Pékin ou Shanghai ? 

Le film Go LaLa Go (adaptation d'un livre qui fut un bestseller en Chine, A story of Lala's Promotion 杜拉拉升职记 ) dépeind l'ascension professionnelle de Du Lala qui commence sa carrière en bas de l'échelle pour finir en haut. Il existe aussi un drama diffusé en ligne de 32 épisodes reprenant cette histoire et le succès est au rendez-vous car depuis sa diffusion mi-août, plus de 100 millions de pages ont été vues. Unbeatable (无懈可击之美女如云) parle des amours et des carrières de 4 Shanghaïennes modernes sur fond de coups bas. Dans le cas du drama Women hurt the most (女人最痛), il y a une différence entre les personnages féminins : L'une est jeune, complexée par son physique et pour reprendre confiance en elle, elle cède à la chirurgie esthétique (un air de 200 Pounds Beauty), l'autre campée par Maggie Cheung est une executive woman célibataire impliquée dans un imbroglio amoureux et qui, éventuellement, aimerait avoir les responsabilités de sa boss alors que cette dernière se lance dans une grossesse tardive à risque pour camoufler les frasques extra-conjugales de son mari. Mais quand elles en ont assez, elles n'ont pas peur de divorcer et d'élever seule leurs enfants ! Ou du moins est-ce le cas dans la sitcom OL Supreme, The Queen of the Office (女王辦公室). Dans Some day (天天天晴), veuvage, divorce et relations de familles compliquées sont au rendez-vous. Mais en 2009, c'était War to protect Marriage (Hun Yin Bao Wei Zhan 婚姻保卫战) qui changeait radicalement les rapports homme/femme (avec un papa qui se retrouve homme au foyer pendant qu'une des amies de sa femme divorce puis prend le contrôle de l'entreprise de son ex-mari).

Une des affiches de promo de Hun Yin Bao Wei Zhan qui donne le ton de la série. 

2 sept. 2010

Comme des pandas

Toujours Shanghai mais avec un autre visage. Celui-ci est dépeint par Mian Mian (棉棉) dont le vrai prénom est Wang Xin (王莘).  Née à Shanghai en 1970 dans une famille d'intellectuels. A 15 ans, ses professeurs lui conseillent des lectures venant d'auteurs très différents : l'un lui suggère de lire du Marx alors que son professeur d'art propose Freud. À 16 ans, elle commence à écrire et quitte le lycée en 1987.

De 1989 à 1994, elle passe 7 ans dans une ville du Sud de la Chine avant de revenir à Shanghai. Après une cure de désintoxication, elle se remet à l'écriture tout en officiant comme DJ au Cotton Club de Shanghai. En 1997, elle publie des nouvelles dans des magazines littéraires dont Xiao Shuo Jie. Sa vie et ses expériences lui servent de matière pour ses écrits et elle devient le premier écrivain chinois à parler de la drogue et de la vie des drogués.

En juillet 1997, avec l'aide du New Century Publishing House basé à Hong Kong, elle publie son recueil d'histoires courtes, La la la (啦啦啦). Mian Mian a connu la censure en Chine et a été interdite de publication pendant plusieurs années. Son roman, Les bonbons chinois, (Táng - 糖) a été publié dans de nombreux pays européens (Allemagne, Espagne, France, Pays-bas, Italie etc) ainsi qu'aux Etats-Unis. En 2003, c'est au tour de Panda sex (熊猫) d'être publié.


Résumé :
Mei Mei et Jie Jie, les deux soeurs filmées par l'Acteur, sont atteintes du «virus du panda», animal totem qui ne fait l'amour que deux fois par an. Autour d'eux gravite le petit monde de la « scène » shanghaïenne. On court les bars, les fêtes, les vernissages.. Enchaînement d'instants qui esquisse le portrait d'êtres réels, une bande cosmopolite où Chinois, Européens, gens de Hong Kong ou Américains côtoient les Shanghaïens. Ils parlent, ils parlent, de tout, mais surtout d'amour et de sexe.
Tous souffrent du syndrome de mélancolie, le grand mal de leur génération : comme celui du panda, c'est de un de ces virus qui, « lorsqu'ils existent depuis de nombreuses années peuvent prendre le nom de culture »...

Mon avis : Avec cette lecture, j'ai découvert à la fois Mian Mian et une maison  d'édition, Au diable vauvert. Mais en ce qui concerne  Panda sex, c'est un de ces romans déroutants. Pas tellement par le fond mais par la forme. Comment dire... J'ai eu l'impression de lire un mélange de pièce de théâtre, script de film et roman. Ça surprend. Parfois, c'est un peu difficile à lire, on peut se perdre.  Dans cet espèce d'hybride, on nous promène dans Shanghai. La localisation des lieux est si détaillée qu'on a le sentiment d'être sur place, d'appartenir à ce monde qui évolue sous nos yeux. Et puis, il y a l'acteur qui filme comme pour emprisonner chaque scène. Une se veut, d'ailleurs, 'amusante' car Mian Mian intervient.

Le fait que peu de personnes ont une réelle identité, m'a aussi troublée ABC, K., la sponsor mais vers la fin, on commence à lire Mario, Anto, Frank...  Dans le cas des soeurs, Mei Mei (petite soeur 妹妹) et Jie Jie (grande soeur 姐姐) permettent surtout de situer leur lien familial. Parmi ce petit monde, Mian Mian nous balade comme si nous étions présents, si nous étions des témoins silencieux de ce monde sans illusion. Les gens sont mystérieux, insaisissables. On se demande si quelqu'un croit encore en l'amour, si quelqu'un croit encore aux relations et le sexe semble plus là pour maintenir maladroitement les liens entre les êtres. Qu'ils soient étrangers ou shanghaiens.  Le "virus du panda" (animal connu pour sa faible activité sexuelle ce qui pose des problèmes en terme de reproduction), comme l'appelle l'écrivain, se propage.

Il y a une profonde tristesse dans les personnes que l'on rencontre.  Le bonheur  est un sentiment fugace qu'il faut savoir saisir rapidement. Et puis, une ombre discrète suit les pensées des personnages, celle de la mort. Il faut dire que le thème est assez présent, un enterrement ouvrant le livre, un décès se trouvant en plein milieu. J'ai trouvé que chaque personnage paraissait en recherche.

Panda Sex m'a fait penser à certains livres de Ryû Murakami (surtout à Melancholia, Thanatos et Ectasy) à la fois à cause de l'univers mais aussi dans la façon que les personnages ont de faire des introspections et réfléchir sur leur environnement. 
Quelques citations :
K. : L'amour, c'est la guerre froide. Les amants des espions : Tout pour la galerie, impossible de s'y fier.
Jie Jie : Je me suis aperçue pendant l'enterrement que ses amis étaient tous incapables de dire ce qu'ils ressentent avec des mots.
Jie Jie : Ils savent parler mais pas exprimer leurs émotions.
L'acteur : K. pense exactement la même chose. C'est pour ça qu'elle est si seule aujourd'hui.
L'acteur : Quand on a le coeur en miettes, cela fait mal partout, je n'arrive pas à déterminer quel morceau est brisé. C'est comme les assiettes : elles se cassent toujours à partir de petites fêlures qui deviennent des crevasses. 
 Saining : L'amour est en soi une mascarade. Pourtant certains masques ne servent pas à tromper, ils correspondent à ce que l'on ressent. 

Panda Sex, 17€
Au Diable Vauvert