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7 juil. 2011

Graines d'aventuriers

 Sans les problèmes avec les sous-titres de Svartir Englar, je ne pense pas que j'aurais découvert, entre autre, Skattejakten. Le résumé de cette mini-série norvégienne m'a tout de suite plue… Sauf que la fantasy n'est pas un genre dont je raffole même si l'aventure me parlait déjà davantage. Le dosage me faisait peur mais on ne sait jamais après tout.

Au départ, la chasse au trésor n'est qu'un jeu pour Jargle (Niklas James Knudsen), Siw (Sally Carlsson), Katarina (Ingrid Giaever) et Sigge (William Svedberg). Cousins, ils essayent de résoudre l'énigme laissée par leur arrière grand-père, Ulrik Stener. Leur première découverte est une tapisserie qui causera des visions désagréables à Katarina. Mais une nouvelle tombe : leur maison de vacances préférée est hypothéquée, leur oncle Oscar ayant fait le coup. Si leurs parents ne réunissent pas 12 millions de couronnes norvégiennes, ils peuvent dire adieu à la demeure de leur arrière grand-mère. Une seule solution : trouver le fameux trésor ! 

La quête des 4 adolescents (ça doit aller de 16 à 11/12 ans) ressemble à un voyage initiatique. Ils doivent surmonter des obstacles, travailler ensemble. Jarle rencontre l'amour dans chaque ville. Katarina et Siw sont confrontées à leurs croyances. Tous vont se plonger dans l'histoire et ce qui n'est pas banal… est que leur périple les emmène en France ! Bayeux, le Mont Saint Michel, les châteaux Cathares et enfin Rennes-le-Château… Un programme empreint de mystère qui permet d'évoquer certaines légendes comme celle concernant l'Archange Michel. Mais ces étapes vont aussi permettre de parler de religion et au sein du quatuor, tous ne partagent pas le même avis. Si Siw possède une foi à toute épreuve, Jarle dit sans détour qu'il ne croit pas en Dieu, Katarina croit en des forces occultes probablement à cause de ses visions et Sigge est plutôt dans le "pourquoi pas ?" mais il veut des preuves. Le trajet en direction du Gers donnera, d'ailleurs, lieu à une petite altercation entre Jarle et Siw au sujet des hérétiques. Pour elle, ils ont été brûlés parce qu'ils ne croyaient pas en Dieu. Jarle rectifiera, ils ont connu ce sort parce qu'ils avaient juste d'autres croyances.

J'ai été étonnée de ce passage pour le moins sérieux. Tout comme l'évocation de l'homosexualité. Aucun personnage principal ou secondaire ne juge Peter (un adolescent qu'ils rencontreront dans le train pour Paris joué par Oscar McWilliam). Skattejakten met en avant la tolérance dans différents domaines et je trouve ça vraiment bien ! Autre petite particularité, trois langues sont parlées dans la série : le norvégien, l'anglais et le français. Le personnage de Sally Carlsson parlant français (ou peut-être l'actrice connait-elle le français), elle est amenée à jouer les interprètes plusieurs fois.

Quant aux acteurs, j'ai adoré leur complicité, leurs différences mais aussi leurs similitudes. Jarle est le plus réfléchi, le plus rationnel. Sigge, sans doute à cause de son âge, se montre le plus turbulent et le plus vif. Sous ses airs calmes, Siw ne mâche pas ses mots et Katarina apparait comme la plus sensible, torturée même. Ils possèdent tous la même curiosité et sans cette dernière, ils n'iraient probablement pas jusqu'au bout de leur aventure. Bon, j'ai une préférence pour le jeu de William Svedberg. Je me demandais ce qu'il allait faire à chaque fois et puis la spontanéité ainsi que la malice de son personnage le rendent adorable !

Quelques manifestations étranges dont un dragon qui n'en est peut-être pas un, 6 épisodes qui ont filé à toute vitesse, un objet de convoitise plutôt classique et un bon moment ! 
Et les cousins Stener n'en sont pas à leurs premières aventures, puisqu'ils peuvent être retrouvés, un peu plus jeunes, dans Veddemalet !

1 juin 2011

Voyage aux îles de la Désolation

Vous avez l'âme d'un(e) aventurier/aventurière prêt(e) à parcourir le globe ? Ou les zones lointaines vous intéressent mais vous auriez peur de vous y rendre ?

Avec Voyage aux îles de la Désolation, Emmanuel Lepage nous entraine sur la route des terres australes. Embarqué à bord du Marion Dufresne en tant que ''journaliste'', il a l'occasion de réaliser ce qui est un rêve d'enfant. Sur le navire, les autres personnes présentes sont toutes aussi passionnées que lui. Certains ont économisé pendant très longtemps, il s'agit du voyage d'une vie – ou encore comme le cas de la dame qui le fait en mémoire de son mari, la concrétisation d'un rêve qu'ils avaient en commun -. D'autres n'en sont pas à leur premier périple. Et puis il y a ceux qui travaillent comme les marins, les scientifiques...

La vie en mer se dessine avec ses contraintes (la houle trop forte, la nécessité d'occuper les passagers) et ses richesses (les rencontres humaines, la découverte de soi).  J'ai trouvé que cette bande dessinée était très personnelle mais en même temps un sentiment de partage et une certaine proximité se créaient.

Doucement, on rentre aussi dans l'univers des bases scientifiques situées loin de tout. On découvre le quotidien de ces femmes et de ces hommes, leur jargon, leur condition vie, leur dépendance due au ravitaillement, les tensions existantes... Des choses qu'on n'imagine pas, qu'on ne conçoit pas.  En plus de cela, cette bande dessinée s'avère être une mine d'informations aussi bien scientifiques que militaires (je ne savais pas qu'on ne devait pas dire ''Mon Commandant'' et l'explication se trouve dedans) ou encore historiques (Tromelin, Kerguelen). En toute honnêteté, au départ, j'ai eu un peu peur de m'ennuyer et au final, j'ai adoré. Les mots, la dimension humaine associée à ce voyage, la solidarité... J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de sens dans ce récit.

Et pour couronner le tout... Le graphisme est absolument magnifique ! Quelques planches peuvent être visionnées ici mais feuilletez-le en vrai pour voir les sublimes aquarelles (Dire qu'il y avait une expo des travaux d'Emmanuel Lepage à Rosny avec une dédicace, il n'y a pas si longtemps arf). Personnellement, je rangerais Voyage aux îles de la Désolation aussi dans les beaux livres.

Pour les curieux, il existe aussi un blog retraçant le voyage : http://cap-sur-les-terres-australes.over-blog.com :)

Et une petite citation pour finir :
Ce qui est étrange avec le voyage, c'est qu'on ne comprend qu'après – et encore pas toujours – ce qu'on est allé chercher. (p. 7)